«Culture de participation»: le canton de Vaud montre l’exemple

La nouvelle loi sur la nationalité entrera en vigueur au début de 2018. Dans cette optique, le Conseil d’Etat vaudois invite toute personne étrangère estimant réunir les conditions nécessaires à déposer une demande de naturalisation. Après Bâle et Genève, le gouvernement du canton de Vaud pratique à son tour une culture de bienvenue à l’égard des migrant-e-s dont d’autres cantons gagneraient à s’inspirer.

En Suisse, 900 000 personnes auraient la possibilité de se faire naturaliser, puisqu’elles vivent depuis plus de douze ans déjà dans ce pays. 180 000 y sont nées et 120 000 y sont arrivées durant leur enfance ou à l’adolescence. Ces personnes façonnent notre société dont elles font partie intégrante. La Suisse aurait donc tout intérêt de leur permettre d’apporter leur contribution active. Cela suppose une culture de participation qui signale aux migrant-e-s qu’ils sont les bienvenus, font partie de la Suisse  et que leur naturalisation est souhaitée.

Dans sa réponse à une interpellation du conseiller aux Etats Paul Rechsteiner, le Conseil fédéral a d’ailleurs réaffirmé ce principe à fin mai 2016 : «Le Conseil fédéral tient, de manière générale, à ce que toutes les personnes qui vivent ici, et en particulier les secondos, se sentent liées à la Suisse et à ses institutions […] Le Conseil fédéral est favorable à ce que les autorités communales, cantonales et fédérales compétentes informent la population étrangère de la possibilité de se faire naturaliser.»

Rôle pionnier des cantons

Après Genève et Bâle, le Conseil d’Etat vaudois fait un pas dans cette direction. Il a lancé hier un appel à tous les habitant-e-s dépourvus de passeport à croix blanche à se faire naturaliser. Un tel geste va dans le sens d’une culture de la participation que beaucoup d’autres autorités n’ont hélas pas encore assimilée.

Le syndicat Unia salue cette initiative, en espérant que d’autres gouvernements cantonaux lui emboiteront le pas. Unia prépare de son côté, avec l’Union syndicale suisse (USS), une campagne pour inciter les personnes migrantes vivant depuis des années chez nous à demander leur naturalisation. Le syndicat se bat encore pour l’élimination des obstacles administratifs et politiques existants. La naturalisation est une condition incontournable pour que les personnes migrantes puissent faire valoir leurs droits politiques et participer activement à la société suisse.