Politique du tertiaire 4.0: ensemble pour de bonnes conditions de travail et une protection sociale renforcée

Les délégué-e-s Unia du secteur tertiaire ont débattu aujourd'hui des défis liés à un monde du travail en pleine mutation: recrudescence des pseudo-indépendants, « clickworkers » sur les plateformes et pression unilatérale pour une flexibilisation des conditions de travail. Les délégué-e-s réclament de bonnes conditions de travail, des conventions collectives et une protection sociale pour tous.

A l'occasion de l'Assemblée des délégués du secteur tertiaire qui s'est tenue aujourd'hui à Berne, les 60 membres présents ont débattu des changements survenant dans leur secteur. L’analyse des mouvements de grèves que connait l’e-commerçant Amazon en Allemagne démontre à elle seule la nécessité d'améliorer les conditions de travail sur les plateformes logistiques en plein essor, ainsi que l’importance de la coopération internationale.

Bras de fer pour une convention protégeant le revenu et les conditions de travail

En Allemagne, en France, et dans d'autres pays, la réalité quotidienne des employé-e-s d'Amazon, c'est la précarité. Spécialiste des salaires pressurés, Amazon refuse toute convention collective permettant de protéger efficacement ses salariés. Thomas Voss, responsable du syndicat ver.di, explique avec quelle vigueur les collaboratrices-eurs d’Amazon se battent en Allemagne pour un revenu et des conditions de travail protégés par une convention collective pour ne plus être tributaires du bon vouloir de l'employeur.

Pour des conditions de travail équitables chez Amazon

Les délégué-e-s ont adopté une résolution exprimant leur solidarité avec les collègues en grève chez Amazon en Allemagne, en France et dans d'autres pays. Le syndicat Unia appelle également la clientèle suisse d'Amazon à soutenir les employé-e-s en signant la pétition en ligne "Equité pour les employé-e-s Amazon!".

Solidarité avec les taxis

L'Assemblée des délégués se déclare solidaire avec les chauffeuses-eurs de taxis qui mènent un combat exemplaire contre la dégradation de leurs conditions de travail. Sous prétexte d'introduire de "nouvelles plateformes technologiques", des groupes riches à milliards comme Uber cherchent à torpiller la loi sur le travail pour recréer des conditions de travail précaires: revenus de misère, absence de toute protection vieillesse, maladie ou accidents. Le travail au noir et la « pseudo-indépendance » (faux indépendants) en sont la conséquence. L'Assemblée des délégués soutient avec une résolution les taxis bâlois qui participent à la journée nationale d'action du 28 juin 2016 de l'Union nationale des taxis.

AVSplus : un plus indispensable pour les professions du tertiaire

Pour beaucoup de salarié-e-s du secteur tertiaire, les femmes en tête, les bas salaires et le travail à temps partiel sont monnaie courante. Il ne reste guère de quoi cotiser au 2ème pilier. Les répercussions sont directes sur une prévoyance vieillesse qui ne garantit plus la subsistance au moment de la retraite. En effet, quatre retraitées sur dix bénéficient uniquement d’une rente AVS pour assurer leurs vieux jours. L'initiative AVSplus propose de renforcer la principale assurance sociale du pays en réclamant une revalorisation des rentes AVS de 10%. Les délégué-e-s soutiennent une résolution pour une campagne musclée en faveur de l'AVS.