Le personnel refuse la proposition de la direction de Richemont

Réuni hier en assemblée générale à Genève, à la Vallée de Joux et à la Côte-aux-Fées, le personnel de Vacheron Constantin et Piaget a refusé l’offre de plan social relatif à la suppression de 211 postes chez Richemont. Le personnel estime que le groupe a les moyens de maintenir l’emploi et exige notamment le retrait des licenciements et l’introduction de la réduction de l’horaire de travail. Etant donné le risque de conflit social, l’instance de médiation de la CCT de l’horlogerie a été prévenue.

Réunis hier après-midi en assemblées générales sur les quatre sites concernés par la suppression de 211 postes de travail, une majorité de salarié-e-s a refusé la proposition de la direction visant à améliorer le plan social. Ils estiment que ces licenciements ne répondent à aucun impératif autre que celui d’augmenter les profits des actionnaires et du management du groupe. Dès lors, ils s’opposent aux licenciements et demandent à Richemont de recourir à la réduction de l’horaire de travail. Jusqu’ici, la direction du groupe a refusé d’entrer en matière sur cette demande sans donner d’arguments convaincants. Le personnel préconise en outre que la réduction des surcapacités de production passe par une facilitation des départs volontaires avec un plan social amélioré.

Tension sociale palpable

La tension sociale suscitée par ces suppressions de postes est palpable, comme l’ont démontré les protestations publiques des salarié-e-s du 24 novembre. Aujourd’hui encore, 150 employé-e-s du groupe ont manifesté devant le siège de Vacheron Constantin à Plan-les-Ouates pour soutenir la demande d’une prolongation du délai de consultation qui se termine ce soir à minuit. Le syndicat a d’ores et déjà prévenu l’instance de médiation de la convention collective de travail des industries horlogère et microtechnique suisses en cas de refus de Richemont. Une rencontre avec la direction est prévue cet après-midi.

Le groupe Richemont a les moyens de maintenir l’emploi

Alors que Richemont projette de détruire des centaines d’emplois qui assurent la subsistance de nombreuses familles, le groupe engrangeait 2,4 milliards de francs de bénéfices sur l’exercice 2015/2016. A eux seuls, entre mars 2014 et mars 2016, les managers Lepeu (CEO), Saage (CFO), Rupert (Président du Conseil d’administration) et Fornas (Directeur non exécutif) ont touché une rémunération de 68 millions de francs. Les promesses de dividendes aux actionnaires ont triplé entre 2012 et 2016 pour passer de 55 centimes à 1,7 franc par action A. Avec de telles performances financières, le groupe Richemont a assurément de quoi prendre ses responsabilités sociales et maintenir l’emploi.