Le fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante doit être garanti à long terme

La table ronde sur l’amiante où le syndicat Unia était impliqué, a décidé de créer un fonds d’indemnisation et un Care Service pour les victimes de l’amiante. Il s’agit d’une étape décisive dans la gestion de la catastrophe de l’amiante. Le financement du fonds doit toutefois être garanti à long terme et la prévention demeure d’une importance cruciale. Plus de trois quarts des décès dus à l’amiante se produisent dans des branches où Unia est actif.

Le syndicat Unia se félicite que la table ronde sur l’amiante  se soit mise d’accord sur des mesures efficaces en vue de surmonter les problèmes irrésolus des suites de la catastrophe de l’amiante. Le fonds d’indemnisation, dont la création vient d’être décidée, prévoit le versement de prestations en espèces aux victimes les plus durement touchées. Les principaux bénéficiaires seront avant tout les malades qui, jusqu’ici, étaient dans une situation très défavorable faute de couverture dans la loi sur l’assurance-accidents. Mais les assurés LAA profiteront également du fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante (FIVA).

«La catastrophe de l’amiante est l’une des pires tragédies de l’histoire économique suisse», a souligné Vania Alleva, présidente d’Unia. «Le fonds marque, après l’interdiction de l’amiante en 1989, une nouvelle étape vers un règlement digne du problème.»

Care Service pour les victimes

En outre, un nouveau Care Service gratuit verra le jour. Ce point de contact prodiguera des conseils et un soutien psychosocial aux malades, à leurs proches et aux victimes potentielles. Unia s’est d’emblée engagé pour la création d’un tel service car chaque année, encore trop d’individus tombent malades suite à une exposition à l’amiante (à eux seuls, les nouveaux cas de mésothéliome se montent à 120 par an).

Le financement de la fondation FIVA, opérationnelle dès l’année prochaine, n’est toutefois garanti que pour les premières années. Or pour pouvoir agir durablement, elle aura besoin de ressources supplémentaires. Unia tient donc à ce que le financement soit garanti en temps utile. Le syndicat demande aux branches et aux entreprises, ainsi qu’aux assurances immobilières qui n’y participent pas encore, d’assumer leur responsabilité sociale.

Il s’agit à présent de faire largement connaître le fonds d’indemnisation et le Care Service. Unia mènera une campagne d’information auprès des personnes (potentiellement) concernées par ces nouvelles possibilités.

Rôle central de la prévention

A côté de la création du fonds d’indemnisation et du Care Service, la prévention reste une question centrale. Il faut dûment protéger les  salarié-e-s qui, aujourd’hui, risquent d’entrer en contact avec l’amiante dans le cadre de la grande vague de transformation, rénovation et démolition de bâtiments datant des années 1960 à 1980.

Campagne d’Unia contre l’amiante

Le syndicat Unia s’engage depuis longtemps pour une réponse digne à la catastrophe de l’amiante. Plus de 75 % des décès dus à l’amiante concernent des branches où le syndicat est actif, à commencer par la menuiserie, l’installation électrique et les autres professions du second œuvre, mais aussi le gros œuvre et la construction d’appareils et de machines. Dès le début des années 1980 le Syndicat du bâtiment et du bois, l’une des organisations à l’origine d’Unia, s’est battu en première ligne pour l’interdiction de l’amiante qui a été proclamée en 1989. Entre temps, de gros efforts ont été accomplis avant tout sur le terrain de la prévention en collaboration avec la SUVA et les partenaires sociaux.