Le hold-up n’a que trop duré: l’égalité salariale, «Subito»!

7,7 milliards de francs: c’est le poids annuel de l’inégalité salariale entre hommes et femmes aujourd’hui en Suisse. Ce mercredi 14 juin, Unia célèbre le 26ème anniversaire de la grève des femmes avec le lancement d’une initiative cantonale pour l‘égalité salariale dans le Jura, et un rassemblement sur la place fédérale à Berne. Le syndicat examine également une initiative fédérale.

«À travail égal, salaire égal!». C’est dans la Constitution depuis 1981. C’est dans la loi sur l’égalité en vigueur depuis plus de 20 ans. Et pourtant, pour un travail identique, les femmes gagnent toujours 20% de moins que leurs collègues masculins aujourd’hui en Suisse. Une différence scandaleuse de 585 francs (!)  par mois dans la moyenne des salaires du secteur privé demeure toujours inexplicable. Le camp bourgeois tente de nier l’existence de ce phénomène avec des arguments fallacieux mais c’est une réalité: l’inégalité salariale entre hommes et femmes pèse 7,7 milliards de francs.

Initiative cantonale jurassienne

Pour inciter les pouvoirs publics à empoigner enfin ce problème, Unia Transjurane a lancé aujourd’hui une initiative cantonale, en présence de la présidente d’Unia Vania Alleva, venue relever l’importance du projet avec ces mots: «En faisant œuvre pionnière en Suisse, Unia Transjurane envoie un signal fort à tout le pays!». Avec cette initiative, Unia Transjurane exige du Parlement jurassien des mesures concrètes pour garantir enfin l’égalité salariale. La campagne de récolte de signatures a débuté ce matin dans tous les chefs-lieux du canton. Le but est de déposer symboliquement les 2000 signatures nécessaires le 8 mars 2018 à l’occasion de la journée des femmes.

Rassemblement à Berne

A 17h cet après-midi sur la place fédérale à Berne, Unia organise un rassemblement pour rappeler –en musique- les parlementaires fédéraux à leurs responsabilités. En effet, à l’automne 2014, le Conseil fédéral a enfin reconnu les lacunes de la mise en œuvre de l’égalité salariale et  proposé des mesures. Mais la proposition qui devrait bientôt arriver  devant le Parlement est décevante, notamment parce qu’elle ne prévoit aucune sanction contre les entreprises récalcitrantes.

Initiative Subito

Or, les expériences du passé l’ont montré : dans ce domaine, le volontarisme ne fonctionne pas. Il faut un contrôle scrupuleux des salaires dans les entreprises, et des sanctions pour les firmes qui payent les hommes plus que les femmes sans raisons explicables. L’injustice doit cesser, et tout de suite! C’est ce que demande le projet d’’initiative fédérale « Subito », qu’Unia examine actuellement avec l’ USS.