Rapport du SECO 2014 : mieux protéger les salaires et les conditions de travail

Le nouveau rapport du Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) sur la mise en œuvre des mesures d’accompagnement est aussi édifiant que les nombreux cas de dumping salarial découverts par Unia. Tout montre qu’il est urgent d’agir pour mieux protéger les salaires et les conditions de travail. Les travaux doivent notamment pouvoir être suspendus en cas de soupçon de de dumping salarial, faute de quoi les mesures d’accompagnement ne seront jamais dissuasives.

Il ressort du rapport publié aujourd’hui par le SECO que le dumping salarial s’est encore aggravé en Suisse. En 2014, au moins un cas de dumping salarial a été découvert dans 29% des entreprises contrôlées assujetties à une convention collective de travail (CCT) déclarée de force obligatoire (contre une sur quatre en 2013).

Les nombreux cas de dumping massif publiquement dénoncés par Unia le montrent: les mesures d’accompagnement laissent à désirer. C’est pourquoi il est indispensable de se donner les moyens d’intensifier les contrôles, d’ordonner des suspensions de travaux en cas de dumping et d’édicter des contrats-types de force obligatoire par la Confédération ou les cantons lorsque les employeurs refusent de conclure des CCT.

Le Conseil fédéral fait fausse route

Le durcissement des amendes de 5’000 franc à 30’000 franc préconisé par le Conseil fédéral, qui pour des raisons incompréhensibles n’entrerait en vigueur qu’après les élections, s’avère insuffisant. Le Conseil fédéral n’a hélas pas tiré la leçon du oui à l’initiative contre l’immigration de masse, en omettant de renforcer concrètement la protection des salaires et des conditions de travail en Suisse. Il est urgent de corriger la situation. Car sans protection efficace des salaires et du travail, le peuple suisse ne voudra pas reconduire la libre circulation des personnes.