Incitation à la fraude sur les chantiers à Genève

Les pratiques illégales sont le résultat de la concurrence sauvage encouragée par les maîtres d’ouvrages qui ferment les yeux sur des devis irréalistes

Unia Genève a découvert un cas d’incitation à la fraude opéré par une société polonaise. Celle-ci démarche des entreprises suisses pour leur offrir des travailleurs de la construction payés 11 euros de l’heure charges comprises – prix indiqué comme négociable. Seul le renforcement des mesures contre le dumping permettront de lutter contre de tels abus.

Cette incitation à la fraude met en lumière les stratagèmes utilisés par les tricheurs pour contourner les conventions collectives de travail et verser des salaires en-dessous des minimums prévus.

Des méthodes astucieuses

A Genève, nombre de chantiers sont assumés par des entreprises étrangères qui paient les salaires en vigueur dans leur pays d’origine. En prévision des contrôles de l’Etat et des visites syndicales, elles fournissent des fiches de paie en règle à leurs travailleurs tout en les obligeant de se taire. D’autres méthodes consistent à engager des faux indépendants ou de budgéter le montant des amendes trop peu dissuasives dans la facture des travaux.

Lutter contre le dumping

Ces pratiques illégales sont le résultat de la concurrence sauvage encouragée par les maîtres d’ouvrages qui ferment les yeux sur des devis irréalistes. Pour lutter contre le dumping salarial, il faut un renforcement des mesures d’accompagnement et des moyens efficaces dans la convention nationale de la construction.