Plus de protection, non au vol d’heures: les maçons adoptent leurs revendications

A l’issue de leur conférence professionnelle, les délégués ont construit un mur en signe de leur travail difficile devant l’antenne locale de la Société des entrepreneurs.

Des maçons de toute la Suisse ont adopté aujourd’hui, lors de la conférence professionnelle de la construction d’Unia à Berne, leurs revendications pour la renégociation de la convention nationale (CN) l’année prochaine. Il est clair pour eux qu’il faut plus de protection et mettre fin au vol d’heures!

Les travailleurs de la construction ont décidé eux-mêmes de leurs revendications. Ils ont été 17'5000 à participer à un vote sur les chantiers qui s’est déroulé de mai à octobre 2021. Environ un maçon sur cinq a donné son avis.

Pour notre santé, contre le vol d’heures

Les résultats sont clairs: il faut plus de protection pour la santé des maçons, des journées de travail moins longues et mettre un terme au vol d’heures lors d’intempéries et de déplacements. Car aujourd’hui, les travailleurs de la construction doivent payer les déplacements sur les chantiers et les pertes de travail en cas d’intempéries avec leurs heures supplémentaires et leur temps libre.

La pression des délais au centre de l’attention

La pression croissante des délais ne constitue pas seulement un risque majeur pour la santé et la sécurité au travail de nombreux salariés, elle impacte aussi la relève professionnelle dans la branche :

  • Le nombre d’apprenti-e-s qui choisissent ce beau métier a presque diminué de moitié durant les dix dernières années.
  • Un maçon formé sur deux quitte la branche un jour ou l’autre. Un sur dix le fait pendant les cinq premières années. Ce chiffre est trois fois plus élevé que la moyenne suisse.
  • Un poste de contremaître sur dix ne peut déjà plus être pourvu. Et plus de la moitié des postes de contremaîtres devront être repourvus au cours des dix à quinze prochaines années.

La renégociation de la CN est une chance

La renégociation de la CN l’année prochaine offre une chance de régler les problèmes réels qui se posent dans la construction. Mais pour y arriver, il faudra que la Société suisse des entrepreneurs (SSE) fasse preuve d’ouverture d’esprit.

Les entrepreneurs doivent changer d’attitude

Malgré le boom de la construction, la Société des entrepreneurs ne s’est pas montrée disposée lors des récentes négociations salariales à entrer en matière sur la revendication justifiée pour de meilleurs salaires. Elle n’a même pas fait d’offre ! Une semaine après l’échec des négociations, la SSE a menacé publiquement d’instaurer un vide conventionnel et d’abolir la CN.

Action de protestation symbolique

Les travailleurs de la construction sont indignés par ce blocage. Après la conférence professionnelle, les délégués ont mené une action symbolique de protestation. Ils ont érigé un mur symbolisant leur dur travail devant l’entrée des bureaux de la Société suisse des entrepreneurs à Berne.