Convention nationale de la construction: plus de protection, non au vol d’heures!

Sans convention nationale, tous les abus sont possibles. (Photo: Lucas Dubuis)

La convention nationale du secteur principal de la construction (CN) va être renégociée. Les revendications des maçons sont claires: il faut plus de protection, moins de pression et la fin du vol d’heures.

Les négociations avec la Société suisse des entrepreneurs (SSE) ont commencé. Lors d’une conférence de presse, les syndicats ont présenté les revendications des travailleurs de la construction.

Des enjeux importants

«Cette année, les enjeux sont de taille pour les travailleurs de la construction. La CN qui règle les conditions de travail minimales expire à la fin de l'année. Sans CN, toutes les dérives seraient possibles: il n’y aurait pas de salaire minimum, pas de 13e salaire, une semaine de 50 heures et pas de protection contre le licenciement en cas de maladie», a déclaré Nico Lutz, responsable des négociations et responsable de la construction d’Unia.

Attentes claires des maçons

Plus de 17 500 maçons ont voté l’automne passé sur leurs revendications pour la nouvelle convention. Le résultat est très clair : il faut plus de protection pour leur santé. Le vol d’heures lors des déplacements et en cas d’intempéries doit cesser.

Les principales revendications

  • Des critères clairs pour l’arrêt du travail lors d'intempéries et de fortes chaleurs
  • Des journées de travail plus courtes
  • Une meilleure protection contre le licenciement pour les travailleurs âgés
  • Le temps de déplacement entièrement payé. Stop au vol d’heures!
  • Une semaine de vacances de plus pour compenser la pression croissante
  • Une pause supplémentaire payée
  • Des chantiers propres et davantage de WC

La pénurie de main d’œuvre, une conséquence à la pression croissante

Il faut rapidement agir pour que la branche de la construction devienne plus attractive.

  • Le nombre d’apprentis a diminué par deux ces dix dernières années.
  • Un maçon sur deux quitte tôt ou tard le métier et change de branche.
  • La pénurie de personnel qualifié s’accentue. Il manque aussi des cadres comme des chefs de chantiers et des contremaîtres.
  • La génération des baby-boomers arrive à l’âge de la retraite; près d’un poste de contremaître sur deux devra être repourvu.

Les maçons ne profitent pas du boom

Dans la construction, la conjoncture se porte à merveille. Mais les maçons n’en profitent que peu. On construit plus, mais avec toujours moins de personnel et dans des délais toujours plus courts. Pour les syndicats, il est clair qu’il faut investir dans de meilleures conditions. C’est urgent et nécessaire!

Les entrepreneurs veulent des réductions de salaire et plus d’heures de travail

La SSE exige des journées de travail plus longues, encore plus d'heures supplémentaires et une réduction des salaires. L'automne dernier, elle a déjà menacé publiquement avec un vide conventionnel si les travailleurs de la construction ne répondent pas à ses exigences.

Les travailleurs de la construction se battront

Nico Lutz le sait: «Les travailleurs de la construction ne peuvent pas accepter et n'accepteront pas de détérioration de leur convention. Ils ont des revendications légitimes. La forte participation au vote des syndicats a montré qu'ils veulent une meilleure convention et qu'ils sont prêts à se battre pour cela».