Journée internationale des travailleuses et travailleurs de l’économie domestique: la Suisse doit tenir ses engagements internationaux

Le travail des employé-e-s domestiques est essentiel. Ils méritent d'être protégés et soutenus!

L’Organisation mondiale du travail dénombre au moins 67 millions de travailleuses et travailleurs domestiques dans le monde, sans compter les enfants qui travaillent comme domestiques. Ce nombre ne cesse d’augmenter. Particulièrement vulnérables, ils travaillent pour des ménages de particuliers, souvent sans véritable contrat de travail ni déclaration, et échappent à la législation sur le travail. La Suisse ne fait pas exception!

Le ménage, la garde des enfants, l’aide aux seniors et aux personnes en situation de handicap sont des activités domestiques essentielles au bon fonctionnement de notre société. Dans notre pays, ce sont avant tout des femmes migrantes qui prennent en charge ces tâches, souvent dans des situations de travail précaires, peu stables, avec des salaires très bas, et surtout sans bénéficier des mêmes droits et de la même protection que tous les autres travailleurs et travailleuses.

Covid-19 révélateur

La crise sanitaire du coronavirus a mis en évidence la fragilité économique de ces travailleuses et travailleurs. Pour beaucoup, ils se sont retrouvés du jour au lendemain sans travail ni revenu. Exclus de la législation du travail, indemnités chômage ou allocations pour perte de gain (APG) leur ont été refusées, à l’instar de toute autre mesure de soutien.

La Suisse ne tient pas ses engagements

En signant la Convention 189 de l’Organisation mondiale du travail en 2014, la Suisse s’est engagée à ne pas discriminer les travailleuses et travailleurs de l’économie domestique par rapport aux autres salarié-e-s. Or, on en est loin. En particulier, les dispositions de la Loi sur le travail ne s’appliquent pas au travail domestique. C’est inadmissible!

Unia dit stop aux discriminations, et demande:

  • La création d’un fonds de transition Covid-19 pour garantir une protection sociale et économique aux personnes qui ne peuvent pas bénéficier des mesures de soutien.
  • Les mêmes droits et les mêmes protections pour les travailleuses et travailleurs de l’économie domestique, notamment l’application de la Loi sur le travail à leur activité.
  • La revalorisation des salaires afin de permettre un revenu décent à ces employé-e-s, en très grande majorité des femmes.

Le syndicat Unia s’engage avec la Fédération internationale des travailleuses et travailleurs domestiques, dont il est membre, dans le combat mondial pour les droits de ces personnes.