Les attaques contre les mesures d’accompagnement menacent les salarié-e-s

Des contrôles sont nécessaires à une protection efficace des salaires.

Le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann suggère un démantelement des mesures d’accompagnement à la libre circulation des personnes. Les syndicats réagissent: la présidente d’Unia, Vania Alleva, a dénoncé aujourd’hui à Berne les attaques de la droite.

«Les attaques irresponsables des conseillers fédéraux PLR contre la protection des salarié-e-s mènent à la catastrophe» a déclaré Vania Alleva. La présidente d’Unia a tenu une conférence de presse avec l’Union syndicale suisse (USS).

Trop peu de contrôles, trop de dumping salarial, une discrimination à l’encontre des salarié-e-s précaires et des droits des salarié-e-s trop faibles: tels sont les problèmes du marché du travail suisse. Les mesures d’accompagnement à la libre circulation des personnes doivent donc être renforcées, comme en témoigne le récent rapport de l’Observatoire du Seco, et contrairement aux souhaits du conseiller fédéral Schneider-Ammann.

Echec du statut de saisonnier

Les contingents et autres formes discriminatoires de réglementation du marché du travail n’ont jamais pu remplacer des droits efficaces pour les salarié-e-s. C'est ce que montre l’expérience du statut de saisonnier jusque dans les années 90. Avec l’introduction des mesures d’accompagnement à la libre circulation des personnes avec l’Union européenne, les syndicats ont obtenu des droits supplémentaires pour tous les travailleurs.

Attaques de la droite

Mais la droite dénigre ces mesures. Elle préférerait payer la main d’œuvre le moins cher possible. Les conventions collectives de travail étendues, les salaires minimums et les contrôles pour examiner dans la pratique le respect des droits des salarié-e-s dérange la course au profit effrenée.

Ce que Schneider-Ammann propose revient à sacrifier le principe «des salaires suisses pour le travail effectué en Suisse». Il ne s’agit pas seulement de quelques adaptations techniques, mais d’une attaque générale contre les droits essentiels des salarié-e-s au nom du «marché».

La protection des travailleurs n’est pas négociable

Pour Unia, il faut éliminer les discriminations existantes et renforcer les mesures d‘accompagnement. Ce sont les salaires et les conditions de travail qu'il faut protéger, plutôt que les frontières. Voilà pourquoi l’USS ne participera pas aux négociations sur les mesures d’accompagnement prévues par Schneider-Ammann.