Unia définit sa ligne politique

Les délégué-e-s ont adopté aujourd’hui les fondements concrets du travail des années à venir.

Les délégué-e-s du syndicat Unia ont adopté quatre prises de position lors d’une journée supplémentaire de congrès organisée à Bienne. Ils y exposent le positionnement et les revendications d’Unia sur des questions sociétales majeures.

Fin octobre, le congrès ordinaire à Genève avait décidé des objectifs stratégiques du plus grand syndicat de Suisse et renouvelé ses instances dirigeantes nationales. Lors d’une journée supplémentaire de congrès organisée à Bienne, les délégué-e-s ont adopté aujourd’hui les fondements concrets du travail des années à venir. Les débats ont porté sur quatre prises de position.

Renforcer l’AVS, au lieu d’augmenter l’âge de la retraite

Pour Unia, la sécurité sociale ne consiste pas «à donner l’aumône aux nécessiteux, mais à assurer les mêmes droits sociaux pour chacun-e». Le syndicat appelle par conséquent de ses vœux, dans sa première prise de position, un système de protection sociale étendu, qui n’exclue personne et qui corrige les inégalités sociales croissantes. Unia s’oppose au relèvement de l’âge de la retraite et mise plutôt sur l’extension de l’AVS ainsi que sur des modèles de retraite anticipée dans les branches où le travail est particulièrement pénible.

Renforcer la protection contre le licenciement

La deuxième prise de position souligne le droit de tous les travailleurs et travailleuses, indépendamment de leur origine, à des conditions de travail équitables et à un traitement digne. Des employeurs sans scrupules ont profité de la libre circulation des personnes afin d’exploiter leur main-d’œuvre. Unia s’engage pour plus de protection contre le dumping salarial et social, ainsi que pour davantage de droits pour tous les travailleuses et les travailleurs. A cet effet, il faut renforcer la protection contre le licenciement (notamment pour les salarié-e-s âgés ou actifs sur le plan syndical), étendre le système de CCT déclarées de force obligatoire et durcir les contrôles et les sanctions.

Non à la flexibilisation des horaires de travail

La troisième prise de position revendique une répartition équitable du travail ainsi que des conditions-cadres permettant de concilier travail et vie privée. Unia combattra le projet de supprimer la limitation de la durée maximale hebdomadaire du travail et toute autre nouvelle déréglementation du temps de travail. Les heures de travail doivent être planifiables et enregistrées, pour faciliter la conciliation entre travail, famille et vie privée, pour stopper le décloisonnement du travail et protéger la santé des travailleuses et des travailleurs.

Prévenir la précarité numérique

Dans sa quatrième prise de position, Unia affirme son engagement pour des standards sociaux et écologiques, gages de justice sociale et d’une vie meilleure pour chacun-e sur la planète. A ce titre, il faut réglementer les marchés financiers sujets aux crises, instaurer des relations commerciales équitables, obliger par des règles claires les multinationales à respecter des normes sociales et écologiques, et promouvoir la reconversion écosociale de l’économie. Les conditions de travail dans les secteurs émergents de l’économie numérique doivent être règlementées et soumises aux CCT.