2e jour du congrès d'Unia: Europe, AVS et droits des migrant-e-s au programme

Clôture du congrès en simultané sur 15 sites

En clôture de la deuxième journée du congrès d'Unia, les délégué-e-s ont voté des résolutions sur des sujets politiques d'actualité. Dans son message au congrès, le président de la Confédération Guy Parmelin s’est exprimé sur la gestion des conséquences sociales de la pandémie de coronavirus. En outre, les instances dirigeantes d’Unia ont été élues.

En votant la résolution intitulée «La Suisse doit contribuer à une Europe sociale», les délégué-e-s se sont prononcés sur la stratégie en matière de politique européenne après l’échec des négociations sur l’accord-cadre institutionnel.

Une relation stable nécessaire dans l’intérêt des salarié-e-s.

La double-attaque contre les mesures d'accompagnement destinées à la protection des salaires, provenant de l’initiative de résiliation de l’UDC et d’un accord-cadre institutionnel mal négocié, a été repoussée.

Il est à présent nécessaire et possible de changer de paradigme. La Suisse a besoin d’une relation stable avec l’Union européenne (UE) basée sur les intérêts communs de la population au sens large. La sécurité et la justice sociale, ainsi qu’une liberté de mouvement associée à des droits forts pour les salarié-e-s en sont des éléments cruciaux.

Coopération sociale avec l’UE

À travers cette résolution, le congrès Unia demande au Conseil fédéral et au Parlement d’envoyer un signal fort de coopération à l’UE:

  • La Suisse doit reprendre les principes et les règles essentielles du «pilier européen des droits sociaux» qui prévoit des standards parfois nettement supérieurs en termes de conditions de travail et de droits des travailleuses et travailleurs.
  • La Suisse doit améliorer la sécurité du séjour et les droits sociaux des citoyen-ne-s de l’UE, notamment en cas de chômage et ainsi mettre en œuvre des élément-clés de la directive relative au droit des citoyen-ne-s de l’UE.
  • La Suisse doit faire de sa propre initiative un grand pas en direction de l’UE et travailler en étroite concertation avec elle sur des normes fiscales et une imposition minimale des entreprises.
  • Enfin, la Suisse doit approfondir la coopération pratique. Ceci suppose une association avec l’Autorité européenne du travail et des contributions généreuses dans le cadre du fonds de cohésion et de la collaboration en matière de formation.

Des salaires suisses en Suisse

En accord avec le mouvement syndical européen, les délégué-e-s demandent par ailleurs à ce que la Suisse et tous les Etats-membres de l’UE continuent de fixer des minima en termes de conditions de travail et de salaire en mettant en place des dispositifs de contrôle efficaces, adaptés à la situation réelle sur place.

C’est à ces conditions que nous pourrons éviter un nivellement par le bas de la protection des salaires.

Non à l’actuelle réforme de l’AVS

Dans une seconde résolution, le congrès d'Unia s’est clairement prononcé contre l’augmentation de l’âge de départ à la retraite des femmes.

Ce projet d’économie est scandaleux. Les femmes touchent d’ores et déjà des rentes un tiers plus basses que celles des hommes. Elles doivent souvent vivre leur vieillesse dans des conditions précaires. Il faut augmenter leur rentes AVS, pas reculer l’âge de leur départ à la retraite.

Renforcer les droits de séjour des migrant-e-s

Dans une troisième résolution, les délégué-s ont exigé une meilleure sécurité de séjour pour les migrant-e-s.

Alors qu’elles apportent une contribution essentielle au bon fonctionnement de la Suisse et assurent le service de base pour les branches essentielles, ces personnes vivent souvent dans la précarité. La pandémie a encore massivement aggravé cette situation.

Les délégué-e-s d’Unia réclament la fin des discriminations. Le droit à une aide publique dans les situations de détresse ne doit pas être compromis par des sanctions découlant de la législation sur les étrangers.

Le président de la Confédération Guy Parmelin s'exprime sur la gestion de la crise

Le président de la Confédération a adressé un message de salutation aux délégué-e-s d’Unia ce samedi.

Dans son allocution, il a dressé un bilan positif des mesures de gestion de crise face à la pandémie de coronavirus. Selon lui, le chômage partiel a largement contribué à éviter une hausse majeure du chômage. 20% des entreprises ont obtenu un crédit transitoire tandis que 400 000 indépendant-e-s, parents et personnes en quarantaine ont bénéficié d’une allocation pour perte de gain. Grâce à la prolongation du versement des indemnités de chômage, personne n'est resté au bord du chemin.

Guy Parmelin a également reconnu que ce sont les personnes au revenu modeste qui souffrent le plus des conséquences de la pandémie, d’où la nécessité de veiller à ce qu'elles touchent rapidement les aides.