Pas de réforme de l’AVS sur le dos des femmes

La réforme des retraites AVS 21 est actuellement discutée au Parlement. Elle prévoit un relèvement de l’âge de la retraite des femmes. Si elle était acceptée, les femmes devraient travailler plus longtemps, et leurs rentes déjà insuffisantes baisseraient encore.
Il est exclu d’augmenter l’âge de la retraite des femmes et de péjorer davantage leurs rentes. Avec plus de 314 000 de signatures réunies en un temps record, l’appel lancé par l’Union syndicale suisse et Unia a eu un écho massif auprès de la population. Le message est clair: une réforme de l’AVS ignorant la situation réelle des femmes n’aura aucune chance.
La situation actuelle
Les femmes touchent en moyenne une retraite d’un tiers moins élevée que celle des hommes. Le problème est du côté des deuxième et troisième piliers de la prévoyance vieillesse, qui désavantagent grandement les femmes. Elles sont deux fois plus nombreuses que les hommes à percevoir des bas salaires et accomplissent une plus grande part du travail non rémunéré de care, de soins et de prise en charge.
De plus, victimes d’inégalités salariales et de discriminations, elles travaillent majoritairement dans des emplois «typiquement féminins» pour lesquels les salaires sont particulièrement bas. Tout cela se répercute ensuite sur le niveau de leur retraite.
La Commission de la sécurité sociale du Conseil des Etats a d’ores et déjà accepté le projet de réforme AVS 21. Pour la majorité des politiciens qui la composent, les femmes devraient travailler un an de plus, ce qui mènerait à une baisse de leur rente.
Il faut revaloriser les rentes de l’AVS
L’écart dont souffrent les rentes des femmes doit être comblé. Les syndicats revendiquent une hausse des rentes AVS, but de l’initiative AVS x13. L’AVS est solidaire et profite à tout le monde, en particulier aux personnes à faibles revenus et aux femmes. Le Parlement ferait bien de prendre au sérieux leur mécontentement. Dans sa forme actuelle, la réforme AVS 21 est vouée à l’échec.