Arrêtons la banque nationale: elle met en danger les places de travail

A l’occasion du débat sur le franc fort au Conseil national, le syndicat Unia a attiré l’attention des politicien-ne-s sur le danger que fait peser la politique de la Banque nationale sur des milliers d’emplois. Les «directeurs de la BNS» ont symboliquement passé des places de travail et des branches économiques entières au broyeur. Unia a appelé le Parlement à se soucier que la BNS remplisse son mandat et qu’elle soutienne la conjoncture.

La décision de la direction générale de la Banque nationale suisse (BNS) de découpler le franc de l’euro est lourde de conséquences pour l’industrie suisse et pour les places de travail. En raison du «choc du franc», les salarié-e-s doivent accomplir des heures de travail gratuites et s’accommoder de baisses de salaires massives. Plusieurs entreprises ont déjà annoncé la délocalisation de centaines d’emplois à l’étranger et d’autres suivront. Elles profitent des circonstances pour réduire leurs coûts et pour concrétiser des projets de démantèlement auxquels elles songeaient depuis longtemps. Cette politique, dont les salarié-e-s font aujourd’hui les frais, a été rendue possible par la décision de la direction de la BNS.

La Banque nationale doit agir dans l’intérêt de la Suisse et de sa population

La BNS a pour mandat légal d’assurer la stabilité des prix et des conditions-cadres avantageuses pour la conjoncture. Or sa décision a mis fin à la stabilité des prix et risque de plonger l’économie dans la récession. Pour dûment remplir son mandat, la BNS devrait garantir une monnaie stable et un taux de change réaliste. Si le franc était moins prisé par les spéculateurs et les exilés fiscaux, un tel taux se situerait aujourd’hui autour de 1.30 franc pour un euro. La BNS ne doit pas se soustraire à ses responsabilités, en tolérant que le franc devienne le jouet des marchés mondiaux des devises. La BNS doit remplir son mandat en soutenant à nouveau le franc. Soit la direction de la BNS prend sa mission au sérieux, ou alors elle démissionne.