Les employé-e-s de Notime protestent pour faire reconnaître leurs droits

Depuis 2015, le service de livraison à vélo Notime emploie principalement des jeunes gens en tant que faux indépendants, qui sillonnent les rues sous la pression des délais et sans couverture d’assurance. Les coursiers se sont adressés à Unia et ont donné au syndicat un large mandat pour négocier avec Notime. Or cette entreprise refuse tout dialogue. D’où la protestation des employé-e-s de Notime, aujourd’hui à Berne.

Des conditions scandaleuses règnent chez Notime: sa plateforme en ligne emploie plus de 400 personnes comme faux indépendants. Depuis plus de deux ans, ses coursiers sillonnent les rues pour 22 à 25 francs de l’heure sans prestations sociales ni indemnisation pour leur vélo, sans assurance-accident non plus. Ils ne reçoivent ni indemnités de vacances et jours fériés, ni salaire en cas de maladie ou d’accident, ni 13e salaire.

Suite aux pressions de l’opinion publique et des assurances sociales, Notime va engager ses coursiers dès le 1er octobre comme salariés. Or, le prix à payer est très élevé. En signant leur nouveau contrat, ils doivent  renoncer aux prestations qui auraient dû être fournies dans le passé.

Mauvaises conditions d’engagement

Les conditions de travail offertes par Notime à partir du 1er octobre 2017 sont insatisfaisantes. Outre l’abandon de leurs revendications passées, la plate-forme impose désormais aux coursiers une période d’essai. Par ailleurs, leurs frais d’équipement de travail continuent à ne pas être remboursés. Quant aux salaires horaires de 20,80 francs, ils sont bien en dessous du niveau de la branche et inappropriés dans des villes comme Zurich, Berne ou Bâle.

Protestations après la volte-face de Notime

Le personnel s’est donc organisé au sein d’Unia et a mandaté le syndicat, dans différentes villes, pour qu’il défende ses intérêts. Notime a alors consenti à mener des discussions avec Unia et des représentant-e-s du personnel dûment élus. Il s’agissait d’aborder les demandes concrètes des coursiers, à propos de leurs droits passés et de leurs nouvelles conditions d’engagement.

Puis est venue la volte-face: Notime a annulé la rencontre deux heures avant, quand la délégation des salarié-e-s était déjà en route. Depuis lors, cette société bafoue les droits de ses employé-e-s et refuse tout dialogue avec sa représentation du personnel. D’où la protestation d’aujourd’hui, à Berne, des employé-e-s du service de livraison à vélo pour dénoncer la violation de leurs droits.

L’heure est à une convention collective de travail

Les coursiers exigent que Notime mette en place sa propre convention collective d’entreprise. En outre, Notime devra verser rétroactivement les prestations sociales et les indemnités de vacances impayées, indemniser l’utilisation d’équipements de travail privés et rembourser les éventuels frais d’accident ou de maladie. Unia soutient les coursiers, sur la base d’un large mandat reçu du personnel pour défendre ses intérêts collectifs face à la direction de Notime.