Suppression d'emplois chez GE: le Conseil fédéral doit assumer ses responsabilités!

General Electric (GE) a annoncé aujourd’hui la suppression de 1400 emplois sur ses sites Suisses en Argovie. Le géant américain sacrifie une fois de plus les intérêts des travailleurs sur l’autel du profit des actionnaires. Le Conseil fédéral et Johann Schneider-Ammann en tête doit à présent assumer ses responsabilités et corriger ses erreurs passées. Le syndicat Unia lui demande d’ordonner sans tarder la suspension des projets de démantèlement, ainsi qu’à réunir autour d’une table tous les acteurs concernés.

Poussé par la recherche du profit pour ses actionnaires composés en grande partie de fonds d’investissements, le géant américain General Electric détruit à nouveau des milliers d’emplois, dont 1400 en Argovie sur les sites de Baden (1100), Birr (250) et Oberentfelden (50), principalement chez les cols blancs.

A l’appât du gain s’ajoute de graves erreurs de management, qui ont fait rater à cette entreprise sa reconversion écologique et le tournant énergétique. Aujourd’hui, la direction du groupe veut faire payer les pots cassés à ses employé-e-s avec un projet top-down inabouti et sans logique industrielle. Elle met ainsi à court terme en danger l’existence même des trois sites argoviens.

Refus coupable du Conseil fédéral

Déjà lors du rachat d’Alstom par GE, Unia avait prévenu que sans une politique industrielle volontariste, des emplois seraient menacés en Suisse. Toutefois, le Conseil fédéral - en particulier le Conseiller fédéral de l'économie Johann Schneider-Ammann - a maintenu sa position obstinée et refusé d'imposer des conditions. En comparaison, la France a contraint GE à créer 1000 emplois supplémentaires. L’heure est donc venue pour le Conseil fédéral d’assumer ses responsabilités et d’épargner un grave préjudice à l’Argovie et à toute l’économie suisse.

Suspension des projets de démantèlement exigée

Le Conseil fédéral doit imposer à GE de suspendre immédiatement ses projets de démantèlement en Suisse et mettre en place une collaboration entre la Confédération, le canton et les partenaires sociaux. Il faut créer de toute urgence une task force de haut niveau avec la participation des partenaires sociaux et de la commission du personnel, en y intégrant l’actuel groupe de travail GE formé par la Confédération et le canton.

Il faut en particulier tenir compte des propositions déjà émises visant à restructurer les sites suisses de GE dans le sens des énergies renouvelables et du stockage de l'énergie. En outre, le Conseil fédéral doit prendre contact avec les gouvernements des sites européens de GE (notamment la France et l'Allemagne).

Une politique industrielle est nécessaire

Une fois de plus, il apparaît clairement que la Suisse doit de toute urgence se doter d’une politique industrielle moderne. L’attitude de laisser-faire du Conseil fédéral et des lobbyistes des associations patronales au Parlement risque de détruire l’industrie suisse.