L’UDC attaque les salarié-e-s avec des fake news

Les principaux représentants de l'UDC se sont exprimés aujourd'hui sur les effets de la libre circulation des personnes sur le marché du travail suisse. Ce faisant, ils ont révélé une incompétence crasse en matière de politique économique. Leurs revendications entraîneraient la fermeture de nombreuses entreprises, la perte de milliers d'emplois et une augmentation massive du dumping salarial.

Lors de la conférence de presse d'aujourd'hui, l'UDC a présenté l'augmentation des conventions collectives comme une preuve de l'importance croissante des syndicats. En réalité les conventions collectives sont conclues entre les organisations patronales et les syndicats. Elles constituent une forme efficace d'autorégulation dans les branches.

Quand le parti qui réclame davantage de responsabilité individuelle et moins d’État à chaque occasion qui se présente attaque un dispositif basé sur la responsabilité individuelle et l’autorégulation, cela lui enlève toute crédibilité. L'UDC a également affirmé que les syndicats étaient responsables de l'augmentation de l'immigration. Or le fait est que les travailleurs étrangers viennent en Suisse parce qu'ils reçoivent un contrat de travail ou un mandat d'entreprises suisses.

Propositions de l'UDC: dumping salarial et pertes d'emplois

Les syndicats et les organisations patronales ont pour tâche de veiller à ce que des salaires suisses soient payés en Suisse. Il s'agit de protéger les salarié-e-s et les entreprises. Aujourd'hui, l'UDC revendique un démantèlement des mesures d'accompagnement, faisant le jeu des entreprises qui ne respectent pas les lois et règlementations. Il en résulterait une augmentation de la sous-enchère salariale et une perte de milliers d'emplois, car de nombreuses entreprises correctes ne pourraient pas résister au dumping. Avec sa rhétorique, l'UDC fait de la politique aux dépens des salarié-e-s.

Fake news sur les conventions collectives

Avec ses déclarations sur le prétendu enrichissement des syndicats dans les conventions collectives de travail, l'UDC investit le terrain des fake news. Les factures des commissions paritaires sont transmises chaque année aux autorités de surveillance. Il en ressort clairement que :

  • La grande partie des fonds dits paritaires (gérés conjointement par les employeurs et les syndicats) sont utilisés pour la formation professionnelle continue.
  • Par le biais de la contribution professionnelle, les employé-e-s et les employeurs financent également la surveillance des dispositions de la convention collective de travail. Si l'État devait surveiller lui-même le respect de ces normes, il aurait à supporter des coûts élevés qui se répercuteraient sur les contribuables.
  • Le revenu principal d'Unia provient des cotisations des membres (62 millions de francs par an). Dans toute la Suisse, plus de 280 collaboratrices et collaborateurs d'Unia prennent part à l’exécution des conventions collectives de travail déclarées de force obligatoire. A cet effet, Unia est indemnisé à hauteur de 8 millions de francs (activités de formation continue incluses). Cela correspond à un montant de 75 centimes par mois, soit 9,20 francs par an par personne pour les 870 000 salarié-e-s soumis à une convention. En outre, Unia fournit des services administratifs directs d'un montant de 6 millions de francs pour la gestion des secrétariats et des comptes d’organes paritaires (environ un tiers des organes paritaires sont gérés par Unia et deux tiers par des organisations d’employeurs et des tiers).


Cela montre clairement que le syndicat Unia dépense beaucoup plus d'argent pour l'exécution des conventions collectives qu'il n'en reçoit en compensation. Cela tombe également sous les sens, puisque la négociation et l'application des conventions collectives de travail est l'une des tâches fondamentales des syndicats.