Plus de respect pour les travailleurs, des négociations maintenant!

Depuis ce matin, le personnel de la multinationale danoise ISS Facility Services est en grève. Soutenus par Unia, ces employé-e-s chargés de la logistique au CERN à Genève dénoncent une pression accrue et une grande incertitude par rapport à la pérennité de leur emploi. Le refus de l’employeur de discuter avec leur syndicat a été la goutte qui a fait déborder le vase.

Les pressions sur les travailleurs et travailleuses ont, ces derniers temps, beaucoup augmenté au sein de la société multinationale danoise ISS Facility Services. Active depuis plusieurs années à Genève auprès d’organisations internationales et sur les marchés publics, cette société viole les usages genevois pour le transport et la logistique et ne protège pas suffisamment la santé de ses employé-e-s. Soutenus par Unia, ceux-ci n’ont eu d’autre recours que de se mettre en grève aujourd’hui.

Travailleurs âgés licenciés

Récemment, un employé de 59 ans ayant plus de 10 ans d’ancienneté chez ISS au CERN a été brutalement licencié, sans raisons valables. Unia conteste ce licenciement et demande la réintégration du travailleur. Ce genre de cas n’est pas isolé. Il inquiète fortement l’ensemble des salarié-e-s sur la pérennité de leur emploi.

Conditions de travail à améliorer

La société ISS est signataire des Usages genevois pour la branche du transport et la logistique (UTrans). Il s’agit d’un document qui règle les conditions de travail de la branche (durée du travail hebdomadaire, salaires et indemnités, frais, vacances et fériés, etc…). La violation de ces dispositions implique des sanctions, comme prévu par l’art. 45 LIRT. Selon les informations récoltées auprès du personnel, ces conditions ne sont pas respectées par ISS au CERN. Les employé-e-s ont donc élaboré un cahier de revendication pour demander plusieurs améliorations, comme un 13e salaire complet dès la deuxième année de service, des indemnités de repas ou pour l’entretien des habits de travail, ou encore une progression salariale selon l’ancienneté. Le syndicat Unia, qui a reçu le mandat des salarié-e-s pour défendre leurs intérêts, a communiqué à la direction le 6 mars dernier un cahier de revendications complet, et une proposition de  rencontre. La Direction  n’a jamais répondu à ce courrier.

Risques pour la santé

Les revendications du personnel concernent aussi la santé et la sécurité au travail. Souvent amenés à transporter des matériaux dangereux, les travailleurs et les travailleuses réclament une meilleure formation et des mesures adéquates, comme par exemple une visite médicale par année aux frais de l’employeur. Dernièrement, des inquiétudes ont surgi par rapport à la présence d’amiante dans les locaux où le personnel travaille. À défaut d’avoir eu des réponses claires, le syndicat a sollicité une intervention de la SUVA pour confirmer ou infirmer les soupçons, et permettre au personnel de travailler dans une zone sécurisée.

Des négociations, maintenant!

ISS est une société multinationale active dans des dizaines de pays. Elle est signataire d‘un accord international avec le syndicat UNI Global Union, auquel Unia est affilié, qui stipule qu’
« ISS reconnaît le droit des syndicats à représenter les adhérents syndicaux dans le cadre des négociations collectives (Convention 98 de l’OIT), des procédures de règlement des conflits, des négociations et consultations sur les questions relatives aux emplois et à la formation ».
La direction genevoise d’ISS viole clairement ces engagements en refusant de donner suite aux demandes légitimes de son personnel. Le syndicat Unia demande l’ouverture de négociations sans  délai pour permettre enfin aux employé-e-s d’avoir un emploi stable et décent.