18’000 maçons manifestent pour la retraite à 60 ans, pour plus de salaire et contre le démantèlement de la convention

Les travailleurs de la construction sont furieux et ont clairement montré à la manifestation d’aujourd’hui à Zurich qu’ils se battront pour leurs droits et pour leur dignité : pour la retraite à 60 ans, contre un démantèlement de la convention nationale du secteur principal de la construction et pour une augmentation décente des salaires. Dans un vote de grève du syndicat Unia, 93,1% se sont prononcés en faveur d’une grève en cas de refus de la Société suisse des entrepreneurs à trouver des solutions.

Les syndicats Unia et Syna ont appelé aujourd’hui à une manifestation nationale de la construction. Plus de 18’000 travailleurs – bien plus que prévu – ont participé car ils sont furieux.

Pas touche à la retraite à 60 ans

Les travailleurs de la construction ont clairement indiqué à la manifestation d’aujourd’hui qu’ils s’opposeront à l’attaque contre la retraite à 60 ans. La Société des entrepreneurs exige un démantèlement de la retraite anticipée, sous le prétexte de l’augmentation temporaire du nombre de travailleurs âgés.

Elle veut soit relever l’âge de la retraite à 62 ans, soit réduire les rentes de 30% qui s’élèveraient dès lors en moyenne à 3300 francs. Plus personne ne pourra se permettre de partir à la retraite à 60 ans. La retraite à 60 ans est essentielle, car elle permet aux ouvriers de prendre leur retraite dans la dignité au lieu d’être licenciés ou déclarés invalides. « Celui qui attaque la retraite à 60 ans porte atteinte à la dignité des maçons », a déclaré Nico Lutz, responsable du secteur de la construction d’Unia lors du rassemblement final sur l’Helvetiaplatz.

Pas de démantèlement de la convention et enfin une augmentation de salaire

Les entrepreneurs réclament également un démantèlement brutal de la convention collective de travail : les salaires des travailleurs âgés devraient pouvoir être réduits et les délais de congé raccourcis. Il devrait aussi être possible d’augmenter le temps de travail hebdomadaire usuel à 50 heures, hors heures supplémentaires et temps de déplacement. Les travailleurs de la construction demandent en revanche des journées de travail moins longues en été, une limitation du travail temporaire en forte hausse et une meilleure protection en cas d’intempéries.

Les travailleurs réclament enfin une augmentation de salaire décente cette année. Malgré une excellente conjoncture dans la construction, les entrepreneurs ont refusé toute hausse générale des salaires ces quatre dernières années. « Si les entrepreneurs se portent bien, c’est notamment grâce aux bonnes performances de leurs employés. C’est pourquoi notre revendication d’une augmentation de salaire de 150 francs est plus que nécessaire », souligne Guido Schluep, responsable de la branche construction de Syna.

Débrayages et actions de protestation en vue faute de solution négociée

Depuis novembre 2017, les syndicats invitent la Société des entrepreneurs à négocier des solutions pour assurer la retraite à 60 ans. Jusqu’ici, les entrepreneurs ont refusé d’engager des négociations et se cachent derrière le conseil de fondation pour la retraite anticipée (FAR). Les travailleurs de la construction sont furieux, car les entrepreneurs refusent de négocier. A la manifestation d’aujourd’hui, ils ont clairement exprimé leur volonté de se battre pour leurs droits et pour leur dignité.

Dans un vote de grève que le syndicat Unia a organisé auprès de quelque 20'000 maçons ces dernières semaines sur les chantiers, 93,1% d’entre eux se sont prononcés en faveur d’une grève en cas de refus de la Société des entrepreneurs à trouver des solutions. Le syndicat Syna décidera de mesures de lutte cet automne à sa conférence professionnelle.

Communiqué de presse commun des syndicats Unia et Syna.