Unia demande au Conseil national de corriger le tir pour mettre en œuvre l'égalité salariale

Le syndicat Unia est indigné: la commission du Conseil national n'a pas corrigé la décision du Conseil des Etats, afin de permettre une percée en matière d'égalité salariale. Le fait que la commission a suivi le Conseil des Etat à une très faible majorité montre que les politiciens bourgeois ne prennent pas au sérieux l'égalité salariale ni l'égalité entre femmes et hommes. Unia appelle d'autant plus résolument à participer à la grande manif du 22 septembre pour l'égalité salariale.

La Commission de la science, de l’éducation et de la culture du Conseil national (CSEC-N) n’a suivi le Conseil des Etats qu’à une très faible majorité et a transmis la révision de la loi sur l’égalité au plenum du Conseil national. Le fait qu’un départage des voix a été nécessaire montre le peu de cas que font les politiciens bourgeois de l’égalité salariale et de l’égalité entre femmes et hommes. L’égalité salariale n’est cependant pas un cadeau fait aux femmes, mais un mandat constitutionnel !

Unia salue en principe l’introduction d’analyses obligatoires de l’égalité des salaires, mais critique fortement le fait que le projet a déjà été édulcoré au maximum. La CSEC-E a non seulement décidé de soumettre seulement 1% des entreprises à la nouvelle réglementation exigeant des analyses des salaires. Seules les entreprises de plus de 100 employé-e-s sont tenues d’examiner régulièrement leurs salaires. Et la commission n’a pas non plus défini de sanctions à l’encontre des entreprises fautives. Le libre arbitre reste donc de mise. C’est un outrage envers les femmes dont le droit est ancré depuis 37 ans dans la Constitution.

Une gifle pour les femmes

La commission maintient aussi la «clause de suppression » visant à limiter à 12 ans l’obligation d’effectuer des analyses de l’égalité salariale. Du point de vue des principes de l’Etat de droit, cela n’a aucun sens. Une loi de cette importance ne peut pas être limitée dans le temps. «Le droit des femmes assorti d’une « date d’expiration», pas de sanctions et l’examen de l’âge de la retraite à 65 ans sont une humiliation et une gifle pour les femmes», déclare Corinne Schärer, membre du comité directeur d’Unia. «La manif du 22 septembre est plus nécessaire que jamais. Les femmes se doivent de descendre dans la rue pour défendre leurs droits.»

Pour Unia, il est clair que la révision de la loi sur l’égalité doit assurer qu’à l’avenir toutes les femmes reçoivent le salaire qui leur revient, comme le prévoit la Constitution fédérale depuis 37ans.

Non à l’âge de la retraite à 65 ans pour les femmes

Unia s’indigne aussi du fait que le relèvement de l’âge de la retraite a fait l’objet de débats au sein de la commission en lieu et place de l’égalité salariale et n’a pu être évité que par décision par voix prépondérante (!). C’est un autre affront aux femmes. Lors de la dernière votation sur la prévoyance vieillesse, la population avait clairement rejeté un relèvement de l’âge de la retraite.