Pas de retour au temps de la Suisse des baraques de saisonniers!

L’UDC dépose aujourd’hui son initiative pour la résiliation de la libre circulation des personnes avec l’Union européenne, et donc contre les mesures d'accompagnement qui protègent les salaires et les conditions de travail. Elle s'attaque ainsi à un acquis historique des salarié-e-s. Le syndicat Unia s’oppose au retour des contingents discriminatoires qui ont toujours été un instrument d’exploitation.

La libre circulation des personnes et les mesures d’accompagnement qui vont de pair sont un succès. Elles allient le droit des salarié-e-s à choisir leur lieu de travail sans discrimination à la protection des salaires et des conditions de travail en Suisse. L’initiative pour la résiliation de la libre circulation des personnes attaque de front ce système qui a fait ses preuves.

Retour à l'exploitation et au dumping salarial?

L’humiliant statut de saisonnier a existé en Suisse jusqu’en 2002. Il privait les travailleuses et travailleurs étrangers de leurs droits. «Les saisonniers logeaient dans des baraques, étaient totalement à la merci de leur employeur et touchaient des salaires de misère bien inférieurs au niveau de rémunération usuel du pays. Les conditions de travail et les contrats de travail n’étaient que peu contrôlés, ce qui a engendré une forte pression sur les salaires dans de nombreuses branches. L’UDC rêve manifestement de revenir à cette Suisse de l’exploitation et du dumping salarial», souligne Vania Alleva, présidente du syndicat Unia. L’initiative vise à la fois la libre circulation des personnes et les mesures d'accompagnement qui protègent les salarié-e-s tout en garantissant une égalité de traitement entre les entreprises.

L’UDC maintient le cap contre les salarié-e-s

L’UDC montre une fois de plus son vrai visage: une experte de la démagogie qui prétend agir au nom du «peuple» alors qu’il est en réalité profondément hostile aux droits des salarié-e-s, qui constituent une grande majorité de ce même peuple. L’UDC s’est opposée à la réduction de la durée de travail (en 2002), à une offre de formation suffisante (en 2003), à l'assurance-maternité (en 2004), à l’amélioration des mesures d’accompagnement (en 2005 et en 2009). Elle a soutenu l’allongement des horaires de travail (en 2005 et en 2013) et le démantèlement de l'assurance-chômage (en 2010). Elle s’est aussi opposée à une augmentation des vacances (en 2012), à la limitation des rémunérations abusives dans les étages de direction (en 2013) ainsi qu’aux salaires minimums (en 2014). Voilà à quoi ressemble le palmarès politique d’un parti qui ne se soucie pas des intérêts des salarié-e-s.

La protection des travailleuses et travailleurs est cruciale

Unia combat résolument les attaques contre les salarié-e-s et rejette sans ambiguïté l’initiative «de résiliation». La voie «libre circulation des personnes et mesures d’accompagnement» doit au contraire être renforcée, ce qui implique de protéger davantage les salaires et les droits des travailleuses et travailleurs en Suisse, pas de les abolir.