La patience est à bout

Bien que les syndicats Unia et Syna aient continué à manifester leur disposition au compromis lors de la 15e ronde de négociations sur la Convention nationale du secteur principal de la construction (CN) qui a eu lieu hier, les entrepreneurs sont restés inflexibles sur leur exigences excessives. Cette attitude obstinée menace la paix sociale, car la patience des maçons est à bout. Unia et Syna prévoient, dès octobre, des journées de protestation sur les chantiers.

En vue de la 15e ronde de négociations d’hier sur la CN, les présidents de la construction d’Unia ainsi que les responsables de la construction du syndicat Syna et de ses organisations partenaires SCIV et OCST se sont réunis samedi dernier à Berne pour une séance de coordination commune historique. Cette approche exceptionnellement unifiée des syndicats montre leur volonté de réaffirmer leurs exigences adaptées, au besoin, par des journées de protestation.

De l’huile sur le feu

La ronde de négociations d’hier s’annonçait déjà difficile. Les entrepreneurs avaient décidé lors des dernières négociations d’informer le public de leur offre « généreuse ». Leur but était de diffamer les syndicats en les accusant d’être « insatiables ». L’offre d’augmentation de salaire de 150 francs était leur appât empoisonné. La Société suisse des entrepreneurs a caché au public que cette offre ne s’applique que si les maçons accomplissent à l’avenir 300 heures supplémentaires gratuites et sont prêts à travailler régulièrement 12 heures pour leur entreprise. Les syndicats pour leur part revendiquent une limitation des journées de travail interminables, afin de protéger la santé des maçons. Lors des négociations d'hier, ils ont présenté diverses propositions de compromis, en vain.

Problèmes solubles

Cela fait déjà longtemps qu‘Unia et Syna appellent la Société suisse des entrepreneurs à rechercher conjointement des solutions constructives pour la convention nationale et pour assainir la retraite à 60 ans. Il est connu depuis plus d’un an que des mesures temporaires sont nécessaires pour assurer la retraite à 60 ans. Il y a seulement deux mois, les entrepreneurs se sont montrés disposés à contribuer à la recherche d’une solution acceptable au problème. Une augmentation de salaire substantielle constitue la pièce maîtresse de l’assainissement envisagé. Les maçons sont prêts à financer la retraite à 60 ans avec une partie de cette augmentation, mais ils ne sont pas prêts à être seuls à sauver la retraite à 60 ans et à sacrifier leur santé ou leur vie à l’exigence de journées de travail plus longues.

Dangereuse escalade

La Société des entrepreneurs a refusé pendant dix mois toute négociation visant à assurer la retraite à 60 ans et a donc aussi retardé l’assainissement. Les entrepreneurs veulent maintenant imposer un paquet – ils refusent fermement de négocier à ce sujet – qui menace la santé et même la vie des maçons. Cette manière de procéder empêche toute solution et il ne faut dès lors pas s’étonner si les maçons sont en colère. Lors de leur séance d’action commune, les syndicats se sont mis d’accord sur des journées de protestation dès la mi-octobre.