20 francs de l’heure minimum dans la logistique: contre la sous-enchère et pour une numérisation qui sert aux salarié-e-s au lieu de leur nuire
La politique syndicale sur le salaire minimum a permis de relever substantiellement les basses rémunérations dans de nombreuses branches, ce qui s’est traduit par une amélioration sensible de la situation des salarié-e-s. La décision favorable du Tribunal fédéral (TF) sur le projet de salaire minimum de 20 francs de l’heure dans le canton de Neuchâtel a relancé la lutte contre les bas salaires. Dans son argumentation, s’il relève que 20 francs représentent bel et bien un bas salaire, le TF s’aligne sur les prestations complémentaires de l’AVS et de l’AI. Et il ajoute qu’une personne qui a un travail rémunéré ne devrait pas devoir recourir à l’aide sociale. Ce salaire minimum s’applique aussi à la branche de la logistique.
En raison du commerce en ligne, la logistique a pris une importance beaucoup plus grande. Avec un salaire minimum national de seulement 18,27 francs, on risque de voir s’installer une pression sur les salaires dans cette branche en pleine croissance ainsi que, indirectement, dans le commerce de détail aussi. Car la sous-enchère salariale dans la logistique rend le commerce en ligne encore plus attrayant. Aujourd’hui déjà, ce dernier ressent la concurrence à travers des bas salaires à laquelle se livrent Amazon et Zalando. La numérisation risque ainsi de se faire au détriment des travailleurs et travailleuses.
L’Allemagne et la France ont montré où nous mènent ce type de rapports de travail. Dans ces deux pays, les géants de la logistique misent de plus en plus souvent sur des sous-traitants qui, eux, versent des salaires bien plus bas et offrent de moins bonnes conditions de travail. C’est pourquoi les syndicats exigent de la PostCom qu’elle corrige immédiatement cette décision scandaleuse avant qu’elle ne cause des dégâts. Le but des syndicats est un salaire minimum de 22 francs. Dans une première étape, la PostCom doit à tout le moins s’orienter sur les critères développés par le TF dans le cas de Neuchâtel (salaire minimum de 20 francs de l’heure, ainsi que salaires minimums plus élevés en fonction de la formation et des qualifications).
Communiqué de presse commun de l'USS et FAIRLOG. FAIRLOG est l’alliance pour le transport routier des marchandises et la logistique, qui regroupe le Syndicat du personnel des transports (SEV), Syndicom, le syndicat des médias et de la communication et Unia.