Salaires payés en euros: Le Tribunal fédéral renonce à s’exprimer sur le fond
En clair, le Tribunal fédéral (TF) renonce à se prononcer sur le cœur du problème du caractère discriminatoire de la baisse des salaires pour le personnel travaillant pour une entreprise suisse et résidant dans l’Union européenne. En parallèle, il refuse les prétentions des salarié-e-s qui n’auraient pas immédiatement fait valoir leurs droits.
Une attaque contre la partie faible au contrat de travail
En rendant ainsi les salarié-e-s responsables d’une acceptation du paiement d’un salaire en euros, le TF ignore les réalités du monde du travail. En effet, c’est souvent par crainte de la perte de leur emploi que les salarié-e-s sont forcés à accepter des détériorations de leurs conditions de travail.
Au bout du compte, le TF renvoie toute la responsabilité d’un traitement salarial différencié entre salarié-e-s résidents et étrangers aux salarié-e-s qui l’auraient accepté. A aucun moment, il ne remet en question les pratiques discriminatoires des entreprises qui paient des salaires en euros, pourtant relevées par les tribunaux cantonaux du Jura et de Schaffhouse. Unia attend les considérants de ces jugements avant de tirer des conclusions politiques.