Migros doit employer ses «amis»

Depuis un an et demi, Migros fait livrer des courses par de faux indépendants au travers de sa plateforme « Amigos » dans deux villes de Suisse. La caisse de compensation du canton de Zurich considère désormais ces «bringer» (porteur de courses) comme des travailleurs dépendants. Unia exige que Migros emploie correctement ces « bringer». Les salaires, les cotisations sociales ainsi que les frais professionnels en retard doivent aussi être versés rétroactivement.

Le dominical alémanique «SonntagsZeitung» écrit que la caisse de compensation AVS du canton de Zurich a décidé de considérer un «bringer» (porteur de course) du service de livraison «Amigos» comme un travailleur dépendant, c'est-à-dire comme un employé de Migros. Cette décision clarifie le flou juridique autours du statut de ces prestataires de services.

Fausse indépendance illégale

Jusque-là, Migros refusait d’embaucher ses «bringer» et les faisant travailler en tant que faux indépendants. Cela signifie que ces livreurs travaillaient sans salaire fixe, sans assurances (accident, chômage et indemnités journalières de maladie) et sans prévoyance vieillesse. Unia a vivement critiqué ce modèle et dénoncé l’ubérisation des services de Migros. La caisse de compensation zurichoise donne aujourd’hui raison à Unia.

Migros dans l’obligation d’employer ses «bringers»

Unia exige que Migros emploie et assure correctement et sans délai tous les livreurs/livreuses d'Amigos. En outre, Migros doit verser rétroactivement les salaires, les cotisations sociales et le frais d'utilisation de téléphones portables, de vélos ou de voitures privés pour l’année et demi écoulée.

Le service de livraison Migros «Amigos» fonctionne depuis le printemps 2018 dans les cantons de Berne et de Zurich. Les clients peuvent utiliser une application pour passer des commandes qui sont livrées à domicile par un ou une «bringer». La personne réceptionne la commande, va faire les courses et livre la commande pour 7,90 francs suisses plus 2 francs par sac supplémentaire. Cela correspond à un salaire horaire scandaleusement bas d'environ 8-12 francs.