General Electric: débâcle pour la Suisse

A l’issue de la procédure de consultation, commencée en Juin, GE Power Suisse a confirmé aujourd’hui la suppression de 410 emplois en Suisse. 220 personnes seront licenciées, 70 vont être reprises par Infosys et 40 partiront à la retraite anticipée. Le syndicat Unia critique cette réduction d’effectifs.

GE Power Suisse effectue un licenciement collectif massif. 410 emplois seront supprimés sur les sites de Birr et Baden, 220 personnes seront licenciées et 40 envoyées en préretraite. Seuls quelque 70 employé-e-s pourraient bénéficier d’une solution de remplacement auprès de Infosys. Les personnes licenciées pourront bénéficier d'un plan social. Après 2016 (900 emplois) et 2018 (près de 1200 emplois), il s’agit du troisième démantèlement massif chez GE. En l’espace de trois ans seulement, le conglomérat américain a déjà supprimé 2500 postes rien qu’en Argovie. Ce n’est que grâce à la représentation du personnel ainsi qu’aux syndicats que le démantèlement de 450 postes initialement prévu a été réduit d’une quarantaine de postes et qu’une partie des réductions de postes a pu se faire via des départs à la retraite anticipée ainsi que via une reprise par Infosys.

Débâcle pour la politique industrielle du Conseil fédéral

Avec sa politique irresponsable du « laisser-faire », le Conseil fédéral se rend coresponsable de cette débâcle. La reprise d’Alstom par GE illustre l’échec total de la politique menée : ni maintenant ni à l'époque le conseil fédéral n’avait obtenu de garanties claires de la part de GE pour les sites de production suisses existants. Depuis lors, le groupe américain a détruit des milliers d’emplois. Sur les 5300 emplois initiaux, il n’en reste plus que la moitié après quatre ans.

Cet échec total de la politique apparaît aussi dans les arguments avancés par GE pour justifier ce démantèlement, soit une évolution inexplicablement faible du marché en question et des hypothèses extrêmement pessimistes. Il semble incertain que ces hypothèses se confirment comme l’a démontré la représentation des salarié-e-s dans le cadre de la consultation.

2'000 signatures contre les licenciements

Il est d’autant plus clair que cette nouvelle réduction d’effectifs ne sert que les objectifs de profit de l’entreprise américaine au lieu d'une politique industrielle sauvegardant des places de travail en Suisse. Il faut maintenant que GE développe une stratégie à moyen et longue terme pour la totalité de son site Suisse.

Cela correspond aussi aux revendications des salariés de GE qui ont demandé dans une pétition forte de 2'000 signatures et remise aujourd'hui à la direction Suisse.