Vingt après son interdiction, l’amiante reste très dangereux

L’amiante ne doit à l’avenir plus causer d’autres décès et les victimes doivent être indemnisées. Cette revendication sera soutenue demain dans une grande partie de l’Europe à l’occasion de la Journée mondiale dédiée aux victimes d’accidents et de maladies du travail, qui inclut aussi les victimes de l’amiante. Le syndicat Unia apporte sa contribution à cette campagne internationale en organisant une série d’événements en Suisse. Le premier aura lieu demain à Lugano.

Le syndicat Unia, dans le cadre de ses diverses collaborations actives à des projets avec les employeurs, la Suva, les autorités fédérales ainsi que d’autres partenaires, apporte aujourd’hui une contribution importante en organisant une exposition itinérante et divers événements pour rappeler la tragédie humaine et écologique causée par l’amiante en Suisse et en Europe. La conférence de presse a eu lieu ce matin à Lugano.

 

«Il s’agit de sensibiliser non seulement les travailleurs et les employeurs aux dangers d’une exposition à l’amiante, mais aussi les locataires, propriétaires de bâtiments et les collectivités publiques comme de les informer», a souligné ce matin Dario Mordasini, en charge de la sécurité au travail et de la protection de la santé pour Unia. «Vingt ans après l’interdiction de l’amiante, cette fibre est encore présente dans nombre de bâtiments qui ont été construits avant 1990. Et seul un état sur quatre a interdit l’utilisation de cette matière dans le monde.»

 

Enrico Borelli, secrétaire syndical d’Unia Tessin a rappelé quels sont les objectifs à atteindre dans la lutte contre la contamination à l’amiante :

  • Une protection plus efficace de toute personne entrant en contact avec l’amiante
  • L’interdiction mondiale de l’amiante
  • L’indemnisation équitable de toutes les victimes de l’amiante
  • Le respect du principe de précaution pour éviter qu’une nouvelle tragédie ne se produise avec d’autres substances nocives (nanotechnologies, p. ex.)

Le Tessinois a encore insisté sur le fait que «si les accidents du travail ont diminué ces dernières années, c’est également grâce aux efforts des syndicats. Les atteintes à la santé ont par contre augmenté au travail. Plus de 30% des travailleurs et travailleurs estiment que leurs conditions de travail nuisent à leur santé.» 

 

Unia a prévu deux événements ces prochains jours à Lugano qui font partie d’une campagne internationale de la Fédération européenne des travailleurs du bâtiment et du bois.

 

Mercredi 28 avril à 17h : vernissage de l’exposition sur la Piazza della Riforma de l’œuvre «100 cadavres de l’amiante» réalisée par les artistes tessinois Luigi Boccadamo, Diego Giabardo et Roberto Mucchiut. Ce projet soutenu par la Suva représente cent torses de victimes de l’amiante en plâtre et matériaux de construction qui symbolisent la centaine de décès occasionnés chaque année par l’amiante et les 100 000 victimes sur le plan mondial. L’exposition sera visible jusqu’au 1er mai sur la place.

 

Vendredi 30 avril à 18h : un débat public dans les locaux de l’«Università della Svizzera Italiana» organisé en collaboration avec le journal syndical Area. La tragédie de l’amiante sera présentée par deux témoins :

  • Bruno Pesce, coordinateur du Comité italien des victimes de l’amiante et personnage central du procès Eternit de Turin. Il va parler du cas dramatique de Casale Monferrato où l’usine Eternit a déjà provoqué le décès de 1500 personnes qui ont été exposées à l’amiante.
  • Franco Basciani va pour sa part raconter son expérience de jeune travailleur dans l’usine Eternit de Niederurnen.
  • L’oncologue et chercheur Franco Cavalli va lui aussi participer à ce débat.


Le sujet va également être repris dans le cadre des célébrations du 1er mai à Lugano.

 

Plus d’Informations:

Dario Mordasini, en charge de la sécurité au travail et de la protection de la santé pour Unia