Victoire des salarié-e-s: des salaires minimums décents pour lutter contre le dumping salarial
Premier canton suisse à avoir inscrit le principe d’un salaire minimum dans sa constitution, le Jura est désormais le deuxième à l’accepter en votation. La population jurassienne s’est clairement exprimée en faveur d’un système de rémunération social répartissant plus équitablement les richesses. Unia salue avec satisfaction cette belle victoire dans sa lutte nationale pour instaurer des salaires minimums.
Ce vote condamne clairement le scandale des bas salaires et réaffirme la nécessité pour tout salarié-e de pouvoir vivre décemment de son travail. La population jurassienne a également exprimé son ras-le-bol face au dumping salarial qui sévit dans la région et que seuls des salaires minimums peuvent actuellement enrayer. Cette nette acceptation de l’initiative résonne comme un sérieux avertissement à une partie du patronat qui, rétif aux conventions collectives de travail fixant des salaires minimums, n’a que trop profité de la situation frontalière et de la libre circulation des personnes pour mettre toujours davantage les salaires sous pression.
Conscient de la difficulté à mettre cette initiative en œuvre, Unia estime toutefois que ce coup de semonce doit maintenant être pris au sérieux par le patronat et les autorités. Le syndicat demande donc que tous les partenaires (patronat, Etat et syndicats) se réunissent au plus vite pour une table ronde sur le sujet. Unia propose en autre quatre pistes pour satisfaire à la volonté populaire :
- le taux de conventionnalisation dans l’industrie, le secteur phare de l’économie jurassienne, doit sensiblement progresser;
- de nouvelles CCT doivent être négociées dans les branches non réglementées et livrées au dumping salarial et social;
- la commission tripartite doit être renforcée avec notamment l’instauration d’un système de contrôles plus large et systématique par branche.
- les mesures d’accompagnement édictées par l’Etat doivent répondre à l’impératif des salaires décents exprimé par le peuple.
Unia avertit déjà ses partenaires qu’il n’acceptera pas de voir traîner ce dossier. Le syndicat pourra compter sur la mobilisation de travailleuses et travailleurs déterminés à concrétiser leur revendication d’une meilleure protection des salaires.
Plus d’Informations:
Pierluigi Fedele, secrétaire régionale Unia Transjurane