Droits syndicaux: la Suisse peut mieux faire

Les droits syndicaux sont encore trop peu protégés en Suisse.

La Confédération syndicale internationale (CSI) a publié son indice 2015 sur le respect des droits syndicaux dans le monde. La Suisse y figure dans la section «violations réitérées des droits» aux côtés de l’Angola, de la Serbie et du Burkina Faso. Pour faire mieux, elle devrait revoir sa législation sur le droit de grève et la protection contre les licenciements.

En Suisse, le droit de grève a été limité à la stricte relation entre employeurs et employés. Les grèves déclenchées pour des motivations politiques, par des élans de solidarité ou en raison de problèmes économiques ou sociaux sont déclarées illégales. La CSI relève que cette restriction du droit de grève est doublée de lois répressives à l'encontre des grévistes et de leurs syndicats.

Répression abusive

Les participant-e-s à une grève dite " illégale " s'exposent à  un licenciement avec effet immédiat et à des sanctions financières, voire pénales. Les syndicats qui ont appuyé le mouvement courent aussi des risques. Ces moyens répressifs sont contraires aux conventions internationales ratifiées par la Suisse.

Une plainte toujours pendante

Parmi les cas de répression abusives de mouvements de grèves, la CSI cite les cas de Gate Gourmet de l'aéroport de Genève, du magasin SPAR de Dättwil et de l'Hôpital de la Providence à Neuchâtel. Dans ces trois conflits de travail qui remontent à 2013, les employeurs ont élaboré des stratégies antisyndicales et licencié des grévistes. Une plainte est d'ailleurs toujours pendante auprès de l'Organisation internationale du travail.