Une entreprise éjectée du chantier des TPG pour cause de dumping salarial

Il est rare qu'une entreprise soit interdite d'un chantier.

Soupçonnée de dumping salarial, l’entreprise responsable des travaux d’électricité sur le chantier de l’entrepôt des Transports publics genevois (TPG) a été interdite d’accès par les autorités.

Cette décision inédite va dans le sens des revendications d’Unia pour une meilleure protection des salaires et des droits des salarié-e-s. Les éléments rapportés par l’enquête en cours et les soupçons de fraude ont été suffisamment importants que l’Office cantonal d’inspection des relations de travail décide de suspendre les travaux, ce qui est sans précédent sur un chantier d’une telle ampleur dans le canton de Genève.

Des salarié-e-s privés d’une partie de leur salaire

L’entreprise italienne incriminée a produit des fiches de salaire en apparence conformes à la convention collective de travail de l’installation électrique. Or une partie du salaire a été directement ponctionnée sur les comptes en banque des ouvriers en Italie, rendant la fraude presque indécelable.

Des irrégularités ont été aussi constatées en lien avec l’enregistrement des heures de travail et les vacances. Selon les calculs d’Unia Genève, le salaire restant se situe entre 8 et 10 francs de l’heure. Une soixante de salarié-e-s travaillaient sur le chantier fin mai au moment d’une descente de la police judiciaire.

Arrêter les travaux est une mesure efficace

Pour Unia, il est important que les autorités et les commissions paritaires puissent interrompre les chantiers quand des soupçons suffisants de dumping salarial existent. C’est une mesure très efficace pour obliger les entreprises fautives de se mettre immédiatement en règle. Pour cette raison, il est important de renforcer la protection des salaires, le système de contrôles et les sanctions.