Novartis veut réduire la procédure de consultation à un exercice alibi

Le géant pharmaceutique Novartis ne veut pas négocier.

Novartis veut supprimer plus de 1400 emplois en Suisse pour encore augmenter ses marges. Les syndicats exigent une véritable procédure de consultation pour trouver des alternatives aux suppressions de postes.

En annonçant en milieu d'année son intention de procéder à un nouveau licenciement collectif, Novartis a créé l'inquiétude parmi ses salarié-e-s. Depuis, le groupe n'a pas fait grand-chose pour y répondre. Novartis n'a pas informé au préalable les syndicats Unia et Syna, bien qu'ils représentent des membres dans les secteurs concernés de l'entreprise.

Ce n'est qu'à l'initiative des syndicats que le groupe a accepté de les rencontrer. Bien qu'ils se soient manifesté dès juillet, Novartis a retardé la rencontre jusqu'à mi-septembre. Le groupe a mis fin aux discussions sans résultat. Ce comportement est inacceptable.

La consultation tourne à la farce

Ce qui est inquiétant, c'est que le résultat de la procédure de consultation semble déjà acquis pour Novartis. Lors de l'entretien avec les syndicats, il est apparu clairement que le groupe ne veut pas remettre en question la décision qui motive la restructuration: la fusion de l'oncologie et de la pharmacie.

L'ensemble du personnel doit être impliqué

Unia et Syna exigent de Novartis la mise en place d'une véritable procédure de consultation impliquant toutes les organisations et le personnel.

Par le passé, les syndicats et les salarié-e-s ont pu sauver des emplois, y compris chez Novartis, comme le montre la fermeture évitée du site de Nyon en 2011. La clé est d'utiliser les connaissances spécialisées de l'ensemble du personnel pour remettre en question les décisions de l'entreprise.

Unia et Syna exigent que Novartis s'engage en faveur du site suisse et investisse davantage dans la formation continue et le maintien du savoir-faire, au lieu de pousser à de nouvelles délocalisations à l'étranger.

Novartis veut tenir les syndicats à l'écart

Les représentants du groupe ont expliqué que Novartis n'était pas prêt à négocier avec les syndicats. Au lieu de cela, l'entreprise veut négocier uniquement avec la représentation interne du personnel qui, de son côté, ne peut pas exercer de pression. Il semble que Novartis préfère dicter plutôt que négocier.

Des bénéfices énormes

Novartis a triplé son bénéfice net en 2021 pour atteindre 24 milliards de francs. Une partie de l'augmentation du bénéfice s'explique par un rachat d'actions de Roche. Même sans ces bénéfices supplémentaires, le groupe réalise des milliards.

Il a portant annoncé vouloir à nouveau économiser environ 1,5 milliard de francs sur le dos des employé-e-s. Environ 8000 emplois devraient être supprimés dans le monde entier.