Les Tessinois disent oui aux salaires minimums

Par 54% des voix, les Tessinois ont adopté dimanche une initiative pour l’introduction de salaires minimums. C’est un signe politique important qui montre que le dumping salarial est un problème concert qui doit être combattu.

L’initiative populaire « Sauvez le travail » consacre le droit à un salaire minimum dans la constitution cantonale. Concrètement, le Conseil d’Etat doit introduire un salaire minimum dans toutes les branches, respectivement les métiers, qui ne sont pas déjà soumis à une CCT ou à un contrat-type de travail. Toutefois, la méthode pour fixer le montant du salaire minimum a été très vaguement formulée.

Flou sur la mise en œuvre

Les syndicats ont des doutes sur l’efficacité de cette initiative pour combattre efficacement le dumping salarial. Ils auraient préféré un salaire minimum unique fixé indépendamment des branches, permettant à tous les salarié-e-s de vivre décemment. Ils craignent que le Conseil d’Etat, dominé par la droite bourgeoise, ne valide les bas salaires déjà pratiqués aujourd’hui. De fait, 14 contrats-type de travail cantonaux fixent  des salaires minimums entre 3000 et 3200 francs.

L’exemple du Jura

A côté du Tessin, le Jura et Neuchâtel connaissent déjà des salaires minimums. Dans le canton du Jura, le peuple a plébiscité des salaires minimums de branche dont l’introduction s’est montrée irréalisable. Le gouvernement jurassien propose aujourd’hui un montant unique fixé à 19 fr. 25 de l’heure.

Blocage à Neuchâtel

Les Neuchâtelois ont adopté le principe du salaire minimum en 2011. Le parlement cantonal l’a fixé à 20 fr. de l’heure. La mise en œuvre est pour l’instant bloquée par le Tribunal fédéral qui a accordé l’effet suspensif à une série de recours.