Coronavirus: cinq revendications pour les salarié-e-s en Suisse

Coronavirus: la situation exceptionnelle demande des mesures exceptionnelles immédiates

Garantir les salaires des employé-e-s et la liquidité des entreprises, empêcher les licenciements, assurer la sécurité sociale, stabiliser la conjoncture et garantir la consultation des employé-e-s sur les questions de protection de la santé: Unia demande ce paquet de mesures et exige du Conseil fédéral la création d’un fonds d’au moins quatre milliards de francs.

Avec la pandémie du Covid-19, le Conseil fédéral est appelé à agir non seulement en termes de politique de la santé, mais aussi en termes de politique du travail, sociale et économique. Pour Unia, le plus grand syndicat de Suisse, le bien-être des quelque cinq millions de salarié-e-s et leurs proches est une priorité. Les salarié-e-s précaires et les employé-e-s mal payés dans les professions des services sont particulièrement menacés. Unia demande cinq mesures pour limiter l’impact de la crise et éviter les difficultés sociales.

1. Garantir les salaires: lorsque les entreprises doivent réduire leur activité, voire la stopper, en raison de mesures des autorités ou suite à un effondrement économique, les pouvoirs publics doivent garantir le maintien du paiement intégral des salaires pendant toute la durée de la crise.

  • Remplacement intégral du salaire, c-à-d. compensation de la perte de salaire en cas de chômage partiel.
  • Extension du chômage partiel à tous les salarié-e-s, aussi aux employé-e-s précaires.
  • Remplacement du salaire en cas d’absence due à des devoirs d’assistance.

2. Pas de licenciements: les entreprises qui se trouvent en difficulté financières doivent pouvoir maintenir leurs liquidités dans le cadre d’une garantie extraordinaire contre les risques à l’exportation ou d’autres solutions de fonds pour l’économie intérieure. En contrepartie, elles s’engagent à ne pas prononcer de licenciements.

Afin de pouvoir financer ces deux mesures, les pouvoirs publics doivent immédiatement créer un fonds de crise qui mette à disposition au moins un pour-cent de la masse salariale totale, soit environ quatre milliards de francs.

3. Garantir la sécurité sociale: le Conseil fédéral doit adapter les prestations des assurances sociales à cette situation extraordinaire. Cela concerne notamment l’assurance-chômage dont la durée d’indemnisation pour les plus de 50 ans doit être prolongée immédiatement de 200 jours.

4. Stabilisation de l’économie: avec des mesures pour les branches particulièrement touchées comme le tourisme, les services à la personne ou la culture. En même temps, la BNS doit mener une politique monétaire active contre la surévaluation du franc.

5. Participation sur les questions de santé: les employé-e-s sont généralement les mieux placés pour savoir quelles mesures de protection de la santé peuvent être intégrées à leur travail. C’est pourquoi ils doivent participer avec leurs syndicats à la planification des mesures.