Coronavirus: les entreprises ne peuvent pas faire n’importe quoi!

Si l'employé-e présente des symptômes de grippe, alors il/elle est en arrêt maladie. Donc payé-e.

Le coronavirus franchit nos frontières. Certaines entreprises devancent les autorités sanitaires et prennent des mesures parfois très contraignantes pour le personnel, comme imposer une quarantaine forcée aux employé-e-s sans les payer lorsqu’ils rentrent d’Italie ou d’un autre pays à risque. C’est illégal.

La santé des employé-e-s doit certes être protégée, mais ce n’est pas au personnel d’assumer les conséquences de cette maladie sur la marche des affaires! Unia exige que les employeurs prennent leurs responsabilités.

Par exemple, Philip Morris a demandé à ses employé-e-s de prendre ce temps de quarantaine sur leurs vacances. Depuis le reportage de la radio RTN, l'entreprise est revenue en arrière... preuve que ce n'était pas une bonne idée!

Si un employeur renvoie un collaborateur bien portant à la maison, il doit le payer. Ce temps ne peut pas être pris sur les vacances. S'il présente des symptômes de grippe (fièvre, par exemple) alors il est en arrêt maladie – donc payé.

Pas d’interdiction de séjour

Des entreprises interdisent à leur personnel de se rendre en Italie ou dans d’autres pays à risque. Elles ne peuvent pas le faire. Les vacances sont du temps libre. Et un employeur n’a pas le droit d’interférer sur les déplacements de l’employé-e pendant son temps libre. En revanche, si un salarié est bloqué par une quarantaine sur place, il prend le risque de perdre son salaire.

Protection de la santé

L’employeur a l’obligation de prendre toutes les mesures pour protéger la santé de ses employé-e-s (Ordonnance 3 de la loi sur le travail (OLT 3) relative à la protection de la santé). Il doit payer pour ces mesures (exemples: masques, suivi médical, …). En revanche, un employeur ne peut pas imposer à son personnel de se faire vacciner.

Risque économique

Si une entreprise subit un dommage économique à cause d’une épidémie – comme une baisse de la clientèle, des annulations de commandes ou des retards de livraisons – elle doit l'assumer et payer le salaire de ses employé-e-s, même s’il n’a pas de travail à leur donner ou que son chiffre d’affaires chute.

Ces aléas font partie du «risque économique» que doivent supporter les employeurs, pas les employé-e-s!