Il est moins cinq pour la Banque nationale, elle doit maintenant agir

Plus de soixante délégué-e-s de l’industrie du syndicat Unia provenant de différentes entreprises ont protesté aujourd’hui sur la place fédérale où ils ont remis un réveil et une résolution contenant sept revendications au vice-président de la Banque nationale suisse, Jean-Pierre Danthine. Les travailleurs et travailleuses de l’industrie exigent avant tout que la BNS réintroduise un taux de change par rapport à l’euro qui garantisse la pérennité de la place industrielle suisse. Si la BNS n’agit pas, elle sera responsable de la destruction de milliers d’emplois.

Le récent recul des exportations confirme que la décision de la Banque nationale suisse (BNS) d’abandonner le taux plancher précipite l’économie dans la crise. Le franc massivement surévalué risque de détruire la place industrielle suisse - des milliers d’emplois sont en danger. Avec la menace qui pèse sur les emplois, l’énorme savoir-faire de nombreux salarié-e-s risque aussi de disparaître, alors que c’est une des clés du succès de l’industrie suisse.

Les délégué-e-s de la conférence de l’industrie d’Unia s’élèvent contre la désindustrialisation qui menace. Ce matin, ils ont protesté devant la BNS à Berne et remis à cette occasion à son vice-président, Jean-Pierre Danthine, une résolution et un réveil géant. Ce dernier montre qu’il est moins cinq et qu’il est plus que temps pour la BNS d’agir.

Les travailleurs revendiquent une série de mesures immédiates qui doivent protéger la place industrielle. Les mesures les plus importantes consistent à réintroduire un taux de change équitable et à renforcer la politique des taux d’intérêts négatifs afin de stopper la surévaluation du franc. Ils exigent aussi que les assurances sociales soient exonérées des taux négatifs afin de garantir l’épargne de la population.

Les travailleurs et travailleuses de l’industrie proposent que la BNS prenne une autre mesure immédiate, à savoir qu’elle introduise un taux de change préférentiel pour les exportations de produits réels qui serait financé par une taxe sur le trafic des devises (Serv+). Seule une politique volontariste pour la place industrielle suisse est à même de préserver notre production industrielle de haute qualité et les milliers de places de travail qualifiées qui y sont liées.