Les délégué-e-s d’Unia invitent la direction de la BNS à agir sans tarder

Les délégué-e-s du secteur Industrie d’Unia ont proposé, par voie de résolution, de former un large front contre la désindustrialisation. Ils invitent les employeurs à accroître ensemble la pression sur la Banque nationale suisse (BNS). Le syndicat a reçu un soutien de poids, en la personne du Dr Bruno Müller-Schnyder, ancien consultant auprès de la BNS.

Les récents développements dans l’industrie montrent clairement les effets destructeurs de l’envol du franc. Les exportations ont plongé dans de nombreux secteurs. Pour le seul troisième trimestre 2015, les exportations de l’industrie MEM se sont contractées de 9,1%, et celles de l’industrie horlogère de 8,6% (en valeur). Les chiffres du chômage ont bondi de 22% dans l’industrie des métaux  par rapport à l’année précédente, de 29,9% dans l’industrie des machines et même de 33,4% dans l’industrie horlogère. Le choc du franc est donc à l’origine d’une désindustrialisation.

Une crise causée par des facteurs internes

Cette crise est provoquée par des facteurs internes, à commencer par les agissements de la Banque nationale. Le 15 janvier 2015, elle a pris la décision fatale d’abandonner le cours plancher du franc par rapport à l’euro. Or jusqu’ici, le Parlement, dominé par l’UDC et le PLR, refuse de rappeler à la BNS son devoir de mener une politique monétaire dans l’intérêt général du pays.

Voilà pourquoi les délégué-e-s d’Unia invitent les employeurs à exiger sans tarder, aux côtés des syndicats, la rapide dépréciation du franc, dont l’excessive surévaluation due à la BNS s’avère fatale à l’industrie. Il faut rétablir au plus vite un cours du franc acceptable.

La BNS montrée du doigt par un expert

Le Dr Bruno Müller-Schnyder, consultant, ancien collaborateur et expert de la Banque nationale, est du même avis. Dans son exposé, il a souligné la responsabilité de cette institution. «La BNS est aujourd’hui la seule Banque centrale au monde à ne pas communiquer clairement sa politique monétaire», a déploré cet expert. Selon B. Müller-Schnyder, seul un nouveau taux plancher aiderait à prévenir une désindustrialisation. L’actuelle direction de la BNS n’est plus crédible à ses yeux, après avoir provoqué l’appréciation du franc par un changement de cap précipité.

Dix mois après l’abandon du cours plancher, les conséquences fatales de cette décision sont évidentes. La BNS doit désormais agir pour prévenir une désindustrialisation de la Suisse.