Pas de passe-droit pour le dumping d’Uber

Le Conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann doit reconnaître le problème de la pseudo-indépendance du service de transport à prix cassés Uber, et le régler.

Le syndicat Unia invite le Conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann à agir contre le service de transport à prix cassés Uber, au lieu de donner carte blanche aux agissements illégaux de cette entreprise. Dans une interview accordée le 26 mai 2016 à la NZZ («Bundesrat gegen Uber-Verbot»), le ministre de l’économie prône la «plus grande liberté» pour Uber et estime que les normes doivent s’adapter à la numérisation, et non l’inverse. De telles déclarations sont inacceptables.

Uber est dans l’illégalité

Uber viole les lois suisses. Le géant américain se moque de la loi sur le travail, de l’ordonnance réglant l’admission à la circulation routière, des lois cantonales sur les taxis, ou les prescriptions fédérales sur les taximètres. Le Conseil fédéral ne saurait cautionner de tels agissements. Les déclarations de Johann Schneider-Ammann reviennent à encourager les sociétés technologiques à bafouer les règles en vigueur en Suisse. Or même les sociétés concevant de nouveaux modèles de travail dans le domaine de la numérisation doivent être contraintes à s’aligner sur les règles en usage, sans bénéficier de passe-droits.

La pseudo-indépendance ne crée aucun emploi

Contrairement aux dires de Johann Schneider-Ammann, le modèle d’affaires d’Uber ne crée aucun emploi. Ses conductrices-eurs ne sont ni indépendants, ni salariés. A ce titre, ils ne perçoivent aucun revenu légal et ne paient pas de prestations sociales, ni d’impôts. Au lieu de garantir des emplois, le modèle d’affaires d’Uber menace des milliers de salarié-e-s dans la branche des taxis, délibérément remplacés par des activités illégales dans le domaine du transport de personnes.

Sécurité sociale en danger

Le Conseiller fédéral Schneider-Ammann torpille ainsi le système suisse de sécurité sociale, qui a fait ses preuves. Il soutient Uber, alors même que cette entreprise refuse de payer des prestations sociales aux conductrices-eurs. La Suva a par contre décidé, à juste titre, de traiter Uber en employeur, avec les responsabilités qui lui incombent.