Coronavirus: les employé-e-s ne doivent pas porter les conséquences de l’épidémie

Les autorités ont rapidement pris des mesures exceptionnelles pour contenir ou du moins ralentir la propagation de l'épidémie de coronavirus. Toutefois, ces mesures, motivées par la politique de protection de la santé, ne constituent pas une réponse aux conséquences prévisibles de l'épidémie sur l'économie et le monde du travail. Unia demande donc des mesures urgentes dans l'intérêt des salarié-e-s.

Les effets à moyen et long terme de l'épidémie sur la conjoncture dépendent de nombreux facteurs et sont actuellement difficiles à évaluer. Mais les marchés financiers réagissent déjà fortement aux difficultés d’approvisionnement et de production au niveau international. À court terme au moins, il faut s'attendre à un ralentissement conjoncturel dans les branches particulièrement exposées.

En Suisse, de nombreuses entreprises – notamment dans le secteur du tourisme et de l'exportation – s'attendent à des pertes dues à des absences pour cause de maladie et à des retards dans les livraisons. En même temps, ces secteurs sont particulièrement touchés par le renchérissement du franc suisse. Certaines entreprises ont déjà fait une demande de chômage partiel, et des employés temporaires nous signalent la résiliation de leur contrat de travail.

Le comité directeur d’Unia a discuté de la situation aujourd'hui. Il appelle les autorités - et en particulier le ministre de l'économie Guy Parmelin – à assumer ses responsabilités, aussi sur le plan économique:

  • La réunion de crise des partenaires sociaux initiée par le Conseil fédéral doit avoir lieu le plus rapidement possible. Les représentants des secteurs économiques les plus touchés doivent être directement impliqués, ainsi qu’Unia. Outre une analyse commune de la situation, cette réunion de crise doit définir d'urgence des mesures contraignantes pour protéger l'emploi et les salarié-e-s.
  • La Banque nationale suisse doit lutter résolument contre la surévaluation du franc.
  • L'instrument du chômage partiel a fait ses preuves lors de la dernière crise financière pour surmonter les difficultés économiques à court terme. Dans la situation exceptionnelle actuelle, il doit être accordé par les cantons de manière non bureaucratique, et en particulier être accessible aux branches ainsi qu'aux petites entreprises. Le Conseil fédéral doit instaurer le versement complet du salaire dès le premier jour.
  • L'épidémie ou les mesures prises contre elle provoquent déjà une perte de chiffre d'affaires pour certaines entreprises. Unia s'oppose fermement à toute tentative de répercuter ces coûts sur les employé-e-s. Les premiers menacés sont les salarié-e-s ayant des droits limités, comme les travailleurs temporaires ou d'autres catégories de salarié-e-s avec un emploi précaire. Des mesures supplémentaires sont nécessaires de toute urgence pour les protéger.