Too many to fail!

Les directives du Conseil fédéral doivent être respectées sans condition: il faut garder ses distances, se laver les mains et éviter les groupes. Cela vaut également au travail, que ce soit à son poste ou en chemin. Or, dans les faits, d'innombrables employeurs ignorent ces prescriptions, que ce soit dans la vente, sur les chantiers, dans la production ou dans les bus d'entreprise. Maintenant, les autorités doivent agir. Elles doivent s’assurer de la mise en œuvre immédiate de ces mesures. Là où les directives ne sont pas respectées, le travail doit cesser. En même temps, les autorités doivent garantir les salaires de tous les employé-e-s, afin qu'ils/elles ne se retrouvent pas en difficulté financière.

Aujourd’hui, voici la réalité que vivent des centaines de milliers d’employé-e-s: des transports dans des bus d’entreprise bondés, du travail serrés les uns à côté des autres dans l’industrie ou entassés dans des ateliers d’horlogerie, du harcèlement de la part de client-e-s irrespectueux qui font du stockage compulsif, des pauses dans des baraquements exigus ou des pièces trop petites, pas de possibilité de se laver les mains, des toilettes sales. L’appel solennel du Conseil fédéral n’a que peu de suite. Les autorités fédérales et cantonales restent silencieuses et ne font rien.

Quand les directives de protection ne sont pas respectées, le travail doit cesser

«Les directives du Conseil fédéral s’appliquent à toutes et à tous. Si elles ne peuvent pas être respectées, le travail doit cesser immédiatement et il faut s’annoncer au chômage partiel», exige la présidente d'Unia, Vania Alleva. Selon elle, «il est incompréhensible que les cantons et la Confédération ne prennent pas leurs responsabilités». Mardi, des milliers d'employé-e-s ont signalé au syndicat Unia par téléphone ou par e-mail de graves violations des directives de l'OFSP. Sur la plupart des chantiers de construction et dans de nombreuses industries, le travail aurait dû être réduit de manière drastique ou arrêté depuis longtemps à cause du manque de respect des règles de protection. Or, beaucoup d'entreprises préfèrent faire l'autruche. «Surtout pas de recul du chiffre d’affaires» – tel semble être leur credo.

Les employé-e-s des entreprises essentielles doivent être protégés de toute urgence

Les employé-e-s des entreprises qui assurent nos besoins de base sont particulièrement touchés. C’est justement pour eux qu’une application rigoureuse des mesures de protection de la santé est cruciale. On constate des vendeurs et vendeuses bousculés par les client-e-s dans des magasins surpeuplés, une absence de mesures de protection aux caisses, un personnel infirmier aux journées de travail interminables – alors même qu’ils/elles sont non seulement exposés à un stress immense, mais doivent aussi supporter des risques inacceptables en regard de la lutte contre la pandémie. Ces gens en particulier doivent pouvoir travailler en sécurité, et ne pas s'effondrer demain à cause de la surcharge. Une paire de gants ne suffit pas. Les employeurs doivent immédiatement impliquer le personnel et ses représentant-e-s dans la planification des mesures de protection et des processus de travail.

Le gouvernement fédéral doit garantir tous les salaires, aujourd’hui encore!

Les prescriptions en matière de santé n’auront un effet généralisé que lorsque les salaires de tous les employé-e-s seront enfin garantis. Hormis des déclarations d'intention qui ne coûtent pas cher, le Conseil fédéral n’a encore rien fait. Le Conseiller fédéral Parmelin doit immédiatement agir: toutes les entreprises doivent pouvoir s'inscrire au chômage partiel et le recevoir immédiatement si elles doivent cesser le travail. Nous ne pouvons vraiment pas nous permettre que la Confédération, les cantons et les employeurs se renvoient la balle, et ce sur le dos des employé-e-s. Les conséquences toucheront l'ensemble de la population.

Mesdames et Messieurs les Conseillers fédéraux, Monsieur Parmelin, prenez vos responsabilités et agissez concrètement, maintenant! Nous sommes «too many to fail»!