Revaloriser les métiers féminins, maintenant plus que jamais!

«Le travail des femmes est essentiel»: c’est sous cette devise qu’ont participé 130 déléguées à la 10e conférence des femmes d’Unia à Lucerne les 2 et 3 octobre. Elles ont réaffirmé leurs revendications pour des salaires plus élevés et des CCT couvrant toute la Suisse pour les branches essentielles. Elles se sont aussi prononcées contre un relèvement de l’âge de la retraite des femmes. Elles ont proposé à l’unanimité, à l’attention du congrès d’Unia, Vania Alleva comme présidente d’Unia ainsi que Véronique Polito, Renate Schoch et Bruna Campanello au comité directeur (CD) du plus grand syndicat de Suisse.

130 femmes étaient réunies à Lucerne hier et aujourd’hui pour la 10ème conférence des femmes d’Unia autour de ce thème: «Les femmes et leur travail sont essentiels». En effet, les métiers essentiels (par ex. les soins et la vente) emploient majoritairement des femmes, dont un grand nombre de migrantes. La pandémie a montré combien leur travail est important, mais leurs salaires sont toujours extrêmement bas et les conditions de travail très précaires. A cela s’ajoute la scandaleuse discrimination salariale. Mais les femmes méritent plus, au vrai sens du terme! Lors d’une journée d’action le 31 octobre, les femmes d’Unia demanderont une hausse des salaires, plus de personnel et plus de temps, en particulier pour les branches essentielles, ainsi que des CCT de force obligatoire pour toute la Suisse. Applaudir c’est bien, agir c’est mieux!

Non à la retraite des femmes à 65 ans

Les bas salaires dans les métiers dits féminins se répercutent aussi sur les rentes. Il faut améliorer l’AVS de toute urgence, et certainement pas relever l’âge de la retraite des femmes. Dans une résolution, les femmes d’Unia disent clairement Non au relèvement inacceptable de l’âge de la retraite pour les femmes, comme le prévoient les partis bourgeois dans le cadre du projet de réforme «AVS 21», et rappellent l’initiative des syndicats pour une 13e rente AVS.

Historique: nomination de quatre femmes pour la présidence et le CD d’Unia

Des structures féminines fortes et une politique syndicale axée sur les préoccupations des femmes sont les revendications centrales de la conférence des femmes d’Unia. Le succès leur donne raison: alors qu’en 2004, 18% des membres d’Unia étaient des femmes, elles sont aujourd’hui 26%, avec une tendance à la hausse. Cette évolution se reflète aussi au Comité directeur: pour la première fois dans l’histoire d’Unia, trois femmes en plus de la présidente Vania Alleva se mettent à disposition pour y siéger.

Les déléguées ont nommé à l’unanimité la présidente d’Unia Vania Alleva pour quatre années supplémentaires à la tête d’Unia. Elles accordent aussi leur confiance aux membres du CD actuellement en place Véronique Polito et Renate Schoch ainsi qu’à Bruna Campanello (co-responsable du secteur Arts et métiers) pour les quatre prochaines années. Le comité directeur étant composé de sept membres, les femmes seraient ainsi majoritaires pour la première fois dans l’histoire d’Unia. L’élection aura lieu en juin 2021 au congrès d’Unia à Bienne.

Présidence des femmes d’Unia repourvue

Ursula Mattmann-Alberto a présidé les femmes d’Unia depuis 2005. Au cours des quinze dernières années, cette infirmière de formation a influencé de manière déterminante les structures féminines d’Unia et fait progresser l’organisation avec sa position très tranchée en faveur des droits des salariées. Unia remercie Ursula Mattmann-Alberto pour ses longues années d’engagement au sein du syndicat et souhaite la bienvenue à Eleonora Failla qui lui succède. Eleonora Failla est formatrice d’adultes et politologue, membre engagée d’Unia depuis de nombreuses années.