Chômage partiel: le salaire doit être pleinement compensé

Le gouvernement vaudois augmentera l’indemnité pour le chômage partiel de 10% à hauteur de 90% en novembre dans les entreprises dont il a ordonné la fermeture. Cette décision est devenue nécessaire en raison du report par la Confédération des lacunes du régime d’indemnisation du travail partiel.

A cause de la deuxième vague de coronavirus, le nombre de personnes dépendantes des indemnités de chômage partiel augmentera à nouveau. Des centaines de milliers d’employé-e-s ne recevront à nouveau que le 80 % de leur salaire normal, en raison du refus jusqu’à présent de la Confédération de compenser entièrement le manque à gagner durant cette situation exceptionnelle.

Les bas salaires sont plus touchés que la moyenne

Environ la moitié des personnes touchant des bas salaires travaillent dans des branches à bas salaires, une réduction du revenu est un lourd fardeau, surtout lorsque les salaires sont déjà bas en temps normal. Les personnes qui travaillent dans l'hôtellerie, la restauration ou la coiffure, par exemple, gagnent en moyenne environ 4 100 francs par mois (emploi à temps plein). Si l'on perd 20 %, il reste un salaire d'environ 3 300 francs. Dans ces conditions, beaucoup de personnes ont du mal à boucler leurs fins de mois et celles de leurs familles.

Unia salue donc de la décision prise aujourd'hui par le gouvernement vaudois d’augmenter en novembre l’indemnité du chômage partiel de 10 % pour la faire passer à 90% du salaire normal dans les entreprises dont il a ordonné la fermeture, et de prévoir un fonds de 50 millions de francs pour les cas de rigueur. Cela permet d'améliorer la situation parfois extrêmement précaire des personnes concernées.

Le Conseil fédéral doit enfin agir

Au mois d’août déjà, Unia a transmis au Conseil fédéral une pétition demandant l’indemnisation à 100% des salaires jusqu'à 5 000 francs nets. La décision du gouvernement vaudois montre maintenant que le Conseil fédéral et le parlement ont depuis trop longtemps repoussé les lacunes évidentes de la solution actuelle du chômage partiel. Il est urgent d'agir, et l'inaction de la Confédération ne doit pas contraindre les cantons à jouer un rôle de bouche-trou.

Si l’engagement de certains cantons est à saluer, il revient d’abord à la Confédération d’agir, car la pandémie frappe durement les salarié-e-s dans tous les cantons. Aujourd'hui plus que jamais, une solution fédérale est rapidement nécessaire pour éviter l’urgence sociale, en particulier pour les personnes à faibles revenus. La sauvegarde de leur pouvoir d'achat est également le meilleur moyen d'éviter que la conjoncture ne se dégrade davantage encore.

Une sortie de crise solidaire est nécessaire et possible. L'indemnité de chômage partiel doit être portée à 100 % pour les salaires jusqu'à 5000 francs nets. C'est socialement juste et économiquement raisonnable. Il appartient maintenant au Conseil fédéral de s'engager dans cette voie.