Travailler 24h sur 24? Non merci!

La CER-E attaque frontalement la santé des travailleuses et travailleurs: les dispositions sur le travail et la durée du repos ainsi que l’interdiction du travail de nuit et du dimanche devraient être supprimées pour de larges cercles de salarié-e-s. Ce n’est ni plus ni moins qu’une érosion de la loi sur le travail et un jeu dangereux avec la santé des travailleuses et travailleurs. Si le Parlement maintient le projet sous cette forme, Unia le combattra par tous les moyens.

Avec la reprise des travaux sur l’initiative parlementaire Graber, la CER-E crée un dangereux précédent: le projet vise à abolir les dispositions protectrices de la loi sur le travail, concernant notamment les durées maximales de travail, y compris l’interdiction du travail de nuit et du dimanche. Le travail 24h sur 24 et la joignabilité permanente en seraient la conséquence. Le groupe de personnes qui serait concerné n’est pas défini avec suffisamment de précision: les «spécialistes» disposant d’une «grande autonomie», d’un «diplôme supérieur» et qui fournissent notamment des «services dans le domaine des conseils». Ce sont des termes juridiques peu clairs qui peuvent difficilement être contrôlés et qui englobent de nombreux employé-e-s, par exemple les spécialistes du commerce de détail, les contremaîtres de la construction, les chefs boulangers ou les spécialistes dans le domaine des soins de longue durée.

Campagne bourgeoise contre la protection de la loi

La proposition prévoit que les salarié-e-s puissent convenir par écrit de ne pas être soumis à la loi sur le travail. Cette idée est non seulement absurde, mais dangereuse. Ce niveau de protection doit impérativement être préservé, car la loi suisse ne fixe que des normes minimales. La présente proposition ouvre grand la porte à une évolution dangereuse et constituerait un précédent qui aurait de graves conséquences pour des cercles de salarié-e-s de plus en plus larges: qui sera prochainement exclu de la loi sur le travail? L’ensemble du secteur des services?

Plus de protection des salarié-e-s, pas moins!

La loi sur le travail protège les salarié-e-s. Supprimer cette protection, c’est mettre en jeu la santé des gens. La limitation du temps de travail est donc une mesure de protection de la santé dont l’efficacité est prouvée scientifiquement. Si le temps de travail n’est pas limité, il ne reste plus de temps pour le repos, les contacts sociaux et la famille, avec de graves répercussions: stress, troubles du sommeil et burn-out. Les salarié-e-s ayant des obligations familiales sont particulièrement concernés.

Stop au forcing de la droite

Ces dernières années, les temps de travail ont été régulièrement sous pression. Cependant, le peuple a donné une autre orientation : dans plusieurs votations cantonales et communales, il a par exemple rejeté l’extension du travail dominical pour le personnel de vente. L’acharnement actuel de la CER n’est donc rien d’autre qu’une tentative de faire travailler les gens toujours plus et toujours plus longtemps.

Si le Parlement maintient le projet sous cette forme, Unia le combattra par tous les moyens.