La politique fiscale encourage les inégalités

Une enquête présentée ce matin par l’USS montre que les écarts salariaux n’ont fait qu’augmenter en Suisse durant les 20 dernières années. Sont notamment en cause les politiques fiscales qui avantagent les nantis avec la baisse des impôts sur les revenus et la fortune. La hausse des primes d’assurance maladie et la stagnation des salaires ont aussi favorisé le creusement de l’écart, bien que des points positifs sont à relever dans les branches à bas salaires couvertes par des CCT.

Des hausses de salaire qui profitent à ceux qui en ont le moins besoin

L’écart entre les salaires a commencé à se creuser fortement  depuis le milieu des années 1990. Les salaires réels du 1% le mieux rémunéré ont augmenté depuis lors d’environ 40%, contre 8%, respectivement 12%, pour les bas et moyens salaires.

L’USS relève un point positif: contrairement à ce qui s’est passé en Allemagne et aux USA, en Suisse les bas salaires n’ont pas été distanciés. D’importants progrès ont même pu être réalisés par l’instauration de salaires minimaux et de CCT dans certaines branches à bas salaires, notamment dans l’hôtellerie-restauration et le commerce de détail.

La politique fiscale pèse lourd dans les inégalités

Depuis 1997, les primes des caisses maladie ont augmenté de 90%. Par contre, les subsides cantonaux n’ont en moyenne augmenté que de 36%. Cette tendance n’est pas prête à s’inverser avec la mise en œuvre de programmes d’austérité dans certains cantons.

Alors que des rabais d’impôts sur les revenus et la fortune ont été concédés aux plus riches, les charges ont passablement augmenté pour les familles. Pour un ménage constitué d’un couple avec deux enfants, la charge mensuelle supplémentaire est de 170 francs pour les bas revenus et de 110 francs pour les revenus moyens. Le 1% des mieux payés ont par contre vu leurs charges diminuer de 150 francs par mois.