Après dix ans de blocage, les salarié-e-s exigent de véritables augmentations

Depuis 2012, aucune revalorisation négociée des salaires n’a été concédée dans les branches du second œuvre romand. Les représentants de la Fédération des entreprises romandes de plâtrerie-peinture (FREPP) s’y sont toujours opposés. Lors d’une distribution de tracts à l’occasion de leur assemblée générale qui s’est ouverte ce matin à Lausanne, Unia les a exhortés à enfin augmenter les salaires. Vu les menaces actuelles sur le pouvoir d’achat des salarié-e-s, le syndicat exige une compensation intégrale de l’inflation ainsi qu’une revalorisation des salaires de la branche.

Cela fait dix ans qu’aucune augmentation digne de ce nom n’a été concédée aux quelques 22 000 salarié-e-s de la convention collective de travail du second œuvre romand qui couvre entre autres les métiers du bois et de la plâtrerie-peinture. Jusqu’à présent, les représentant-e-s patronaux de la FREPP s’y sont opposés pour des raisons idéologiques.

Le blocage des salaires ne fait que des perdants

Cette attitude alimente une guerre des prix délétère qui encourage la sous-traitance et pressurise les conditions de travail. Il en découle une spirale de sous-enchère tirant salaires et prix vers le bas. Les entreprises générales profitent largement de cette situation au détriment des entreprises locales. Les pouvoir d’achat des salarié-e-s en pâtit, tout comme la qualité du travail et l’attractivité du métier avec des apprenti-e-s qui se font rares alors que la branche connait déjà une pénurie critique de main d’œuvre.

Il faut enfin des augmentations des salaires

Cette année, l’inflation est de retour et un choc des primes des assurances maladie se profile avec une augmentation de quelque 10%. Pour Unia, il est exclu que les salarié-e-s en paient le prix fort. Des syndicalistes d’Unia ont remis des tracts aux représentants patronaux de la FREPP en marge de leur assemblée générale à Lausanne. Le syndicat exige une compensation intégrale de l’inflation ainsi qu’une revalorisation des salaires réels. Les entreprises peuvent se le permettre, car la conjoncture dans la construction a été excellente ces dernières années et qu’elles ont économisé sur les gains de productivité en ne revalorisant pas les salaires. Les travailleuses et les travailleurs sont d’ores et déjà en train de s’organiser sur leurs lieux de travail avec leur syndicat Unia pour donner de la voix cet automne lors des négociations salariales.