Mondelez rompt les négociations à l’usine Toblerone et veut imposer une baisse des salaires réels

Le personnel de Modelez demande une vraie augmentation de salaire (photo: Ghormon, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons)

Dans les négociations salariales pour les employé-e-s de la fabrique de Toblerone à Berne-Brünnen, Mondelez mise sur la provocation maximale en mettant fin unilatéralement aux négociations salariales. Le groupe milliardaire veut imposer une baisse des salaires réels.

Cela a été sans doute la ronde de négociations la plus courte que la Suisse a connue cette année : lors des pourparlers sur les salaires de lundi, la délégation de négociation de Mondelez a quitté la salle après seulement onze minutes, laissant les salarié-e-s présents en colère.

Durant ce court laps de temps, la représentation du groupe a fait savoir que le groupe avait décidé de mettre fin unilatéralement aux négociations salariales. Le groupe estime qu’il n’est plus nécessaire de poursuivre les discussions avec le personnel. Mondelez souhaite désormais verser une augmentation de salaire « individuelle » - c’est-à-dire répartie arbitrairement - de 1,8% en moyenne.

Une baisse des salaires réels

Compte tenu du fort renchérissement, l’offre de Mondelez signifie une nette baisse des salaires réels. L’année dernière, le renchérissement était de 2,8%, et au cours des trois premiers mois de 2023, il dépassait parfois largement 3% par rapport au même mois de l’année précédente. Et c’est sans compter les primes d’assurance maladie qui ont augmenté en moyenne de plus de 6%.

À cela s’ajoute que la baisse des salaires réels chez Mondelez intervient après que les travailleuses et les travailleurs de l’usine Toblerone ont été soumis à des charges supplémentaires importantes suite au récent passage à un système de quatre équipes et à une production 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

Les négociations à Berne-Brünnen ont été difficiles dès le début

La prestation inexplicable de la délégation Mondelez de lundi a été précédée de trois rondes de négociations. Le 3 mars, Mondelez a d’abord refusé toute offre. Lors de la deuxième rencontre, le groupe a proposé une augmentation individuelle de 1,2%, puis de 1,5% lors de la troisième ronde, suite aux réactions de colère dans l’entreprise. L’augmentation actuelle de l’offre à 1,8% est le résultat d’une nouvelle protestation, au cours de laquelle les travailleuses et travailleurs ont sifflé la direction pendant plusieurs minutes devant les portes de l’entreprise.

Les salarié-e-s exigent un nouveau cycle de négociations

Les salarié-e-s perçoivent comme un affront la tentative de se débarrasser de leurs revendications légitimes avec une offre minimale. Les premières réactions du personnel vont de la critique face l’insolence du groupe jusqu’à l’appel à des protestations plus musclées.

Johannes Supe, responsable des négociations chez Unia, déclare à ce sujet : « C’est vraiment un coup dur que la délégation du groupe s’enfuie de la sorte et laisse ses employé-e-s sur le carreau. C’est à cela que l’on voit le peu de valeur que le groupe accorde à ses salarié-e-s ».

Le personnel et son syndicat restent ouverts au dialogue. Ils ont déjà envoyé une invitation au groupe pour une nouvelle ronde de négociations lundi prochain et attendent sa participation.

Mondelez verse des milliards à ses actionnaires

En 2022, le groupe a affiché un bénéfice net de 2,7 milliards de dollars et a simultanément versé la somme de 4 milliards de dollars à ses actionnaires.