Une grande voix s’est tue

Une grande voix du syndicalisme et du socialisme suisse s’est éteinte. Ancien membre du comité directeur d’Unia et ancien conseiller national (PS/BE), André Daguet est en effet décédé dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, des suites d’une grave maladie neuromusculaire. Agé de 68 ans, André Daguet aura consacré l’essentiel de sa vie à la défense des travailleuses et des travailleurs et des plus humbles en général.

Une grande voix du syndicalisme et du socialisme suisse s’est éteinte. Ancien membre du comité directeur d’Unia et ancien conseiller national (PS/BE), André Daguet est en effet décédé dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, des suites d’une grave maladie neuromusculaire. Agé de 68 ans, André Daguet aura consacré l’essentiel de sa vie à la défense des travailleuses et des travailleurs et des plus humbles en général.

Le «dream team»

Après des études en sociologie et en science politique, André Daguet fut secrétaire central d’Amnesty International, de 1980 à 1986, avant de diriger pendant dix ans le secrétariat général du Parti socialiste suisse (PSS). Il forma alors avec Peter Bodenmann un véritable «dream team» (tandem de rêve) à la tête du PSS. C’est notamment sous le règne de ce duo de choc que le Parti socialiste réussit un exploit historique en 1995, raflant du même coup dix sièges supplémentaires à l’occasion des élections fédérales.

En 1996, André Daguet quitta le secrétariat du PSS pour rejoindre le mouvement syndical, devenant membre du comité directeur de la FTMH puis du syndicat Unia. Il s’investit en particulier dans l’industrie des machines, dans la formation, la communication et le développement de la presse syndicale. Mais l’histoire retiendra surtout d’André Daguet qu’il fut l’une des principales chevilles ouvrières de la création d’Unia, en 2004, résultat de la fusion des syndicats FTMH, SIB, FCTA et Actions unia. Siégeant au Conseil national de 2003 à 2011, André Daguet donna aussi dans cette arène la priorité aux questions relatives au monde du travail, tout en jouant un rôle important au sein de la commission de gestion.

Le sourire aux lèvres

Cheveux en bataille et moustache bien taillée, André Daguet avait quasiment toujours le sourire aux lèvres, même dans les moments difficiles, ce qui exprimait parfois une forme d’ironie à l’égard de ses adversaires. André Daguet était d’une disponibilité totale, que ce soit pour rédiger un article ou un tract, organiser une mobilisation rapidement ou soutenir un collègue. Maniant bien le français, André Daguet fut aussi un pont entre Alémaniques et Romands, au sein du Parti socialiste comme à l’intérieur du mouvement syndical. Unia adressent à ses proches leurs plus sincères condoléances.

Jean-Claude Rennwald, ancien membre du comité directeur d’Unia