Faillite d’OVS: Unia demande des indemnisations rapides et une meilleure protection des salarié-e-s

Le syndicat Unia prend acte de l’ouverture de la faillite d’OVS, le 2 août et déplore la disparition de 1’180 emplois. Unia demande à l’administrateur de la faillite et aux caisses de chômages de tout mettre en œuvre pour indemniser rapidement les salarié-e-s lésés. Pour ce type d’entreprises, il faut renforcer la protection des salarié-e-s. Quant aux employeurs et à la politique, ils doivent agir face aux changements structurels afin d’éviter plus de casse dans cette branche.

Dès la reprise de Charles Vögele par OVS (via sa filiale Sempione Fashion AG), la situation n’a fait qu’empirer. Maintenant, c’est la faillite, après deux mois de sursis concordataire très pénibles pour les employé-e-s. Le syndicat déplore cette nouvelle perte d’emplois massive dans une branche de l’habillement déjà mise à mal par la concurrence du commerce en ligne.

Cet exemple montre que les salarié-e-s sont mal protégés lors de faillites avec des acteurs internationaux. Il faudrait notamment renforcer les droits de participation des salarié-e-s lorsque l’entreprise compte un grand nombre de filiales, ainsi que clarifier et rendre impérative la livraison des informations économiques lors de la procédure de consultation. Rappelons que la maison-mère italienne OVS porte une large responsabilité dans cette débâcle. Unia critique vertement qu’elle se soit défilée et n’ait apporté aucun soutien aux employé-e-s licenciés.

Il faut une indemnisation rapide des employé-e-s

Unia regrette le manque de coopération de certaines caisses publiques de chômage vis-à-vis des demandes d’indemnisation des salarié-e-s. Le syndicat leur demande de respecter la loi. Les employé-e-s n’ont pas à être pénalisés une deuxième fois. Ils/elles ne sont responsables ni du chaos qui a régné chez Sempione Fashion, ni des documents lacunaires ou inexacts qui leur ont été délivrés.

Unia demande à l’administrateur de la faillite de tout mettre en œuvre pour corriger ces erreurs aux conséquences négatives pour les employé-e-s. Pour sa part, le syndicat continuera à accompagner ses membres dans ces démarches compliquées. Unia maintient que la procédure de consultation ne s’est pas déroulée correctement et fera valoir deux mois de créance de salaire supplémentaires pour licenciement abusif auprès de l’Office des faillites.

Les employeurs et la politique doivent agir face aux défis numériques

Avec les changements structurels en cours, les employeurs doivent renforcer la formation continue de leurs collaborateurs et collaboratrices. Cela vaut aussi pour les temps partiels, des femmes en majorité. La formation professionnelle initiale de cette branche très formatrice (1/10e de tous les apprenti-e-s) doit également être revue et devenir plus modulaire pour mieux affronter les défis de la numérisation et les nouveaux modes de consommation.

Les temps de réaction pour modifier les plans de formation et les ordonnances sont trop lents. Le taux de chômage est plus élevé que la moyenne suisse dans le commerce de détail, et l’évolution de l’emploi dans cette branche est peu favorable ; il faudrait donc utiliser l’article 75a de la Loi sur l’assurance-chômage qui prévoit des projets-pilotes pour réintégrer les chômeurs et chômeuses ou des mesures pour maintenir les emplois.