Deux ans de politique monétaire irresponsable, ça suffit!

Cela fait exactement deux ans que la Banque nationale a brusquement supprimé le taux plancher du franc face à l’euro. Cette décision désastreuse a déjà coûté des dizaines de milliers d’emplois et aggravé le chômage en Suisse. Le syndicat Unia demande à la BNS de tout mettre en œuvre pour empêcher de nouveaux dommages. Pour y parvenir, le cours du franc doit être établi à au moins 1,15 euro.

La décision, prise par la direction de la Banque nationale le 15 janvier 2015, d’abandonner subitement le taux plancher du franc par rapport à l’euro, continue de faire souffrir l’économie suisse. Des dizaines de milliers d’emplois ont été délocalisés, supprimés ou n’ont pas été créés. Les secteurs les plus touchés comprennent l’industrie d’exportation, à commencer par l’industrie des machines, des équipements électriques et des métaux, mais également le commerce de détail et le tourisme. Selon les estimations d’Unia, près de 30 000 emplois ont été délocalisés dans le seul secteur de l’industrie. Quant au secteur de l’hôtellerie-restauration et du tourisme, il comptait 4000 postes de moins au troisième trimestre 2016 qu’à la même période de l’année précédente.

La politique destructrice d’emplois de la Banque nationale se traduit également dans les chiffres du chômage. Le taux de chômage au sens de l’Organisation internationale du travail (OIT) atteint 4,8%, il était encore de 4,1% avant l’abandon du taux plancher du franc. La Suisse fait ainsi partie des rares pays au monde où le chômage progresse. Pour la première fois, il est sensiblement plus élevé qu’en Allemagne (4,1%), où l’emploi est en hausse (même) dans l’industrie des machines.

Politique inefficace de la Banque nationale

A l’origine, la Banque nationale avait expliqué que le cours du franc retrouverait rapidement un niveau adéquat, mais ce n’est pas le cas. Depuis octobre dernier, le franc s’est même renchérit pour osciller autour de 1,07 euro. Les interventions (ou l’intention d’agir) de la Banque nationale ne suffisent donc visiblement pas à garantir un taux de change adéquat. La politique des taux d’intérêt négatifs n’a guère d’effets, alors même qu’elle a déjà privé l’économie nationale de 1,2 milliard de francs au total.

Urgence d’un changement de cap

Le syndicat Unia demande à la direction générale de la Banque nationale d’en finir avec sa politique hésitante et de combattre résolument l’appréciation du franc. La BNS doit se fixer pour but de ramener rapidement le franc à un taux plancher d’au moins 1,15 franc pour un euro. En outre, Unia exige que les taux d’intérêt négatifs ne soient pas perçus sur les assurances sociales et que la Banque nationale leur reverse les quelque 1,2 milliard de francs qu’elle a déjà encaissés dans ce contexte.